Interrogé hier, en marge de sa sortie de travail et d'inspection, à propos de la question de la marginalisation des compétences locales, dans la réalisation des projets retenus dans le programme de préparation de la manifestation «Constantine, capitale de la Culture arabe 2015», M. Hocine Ouadah, wali de Constantine, a répondu que les maîtres d'œuvres qui pilotent ces projets ont fait appel aux bureaux d'études et à des entreprises étrangères en se basant sur deux critères, qui sont essentiels, dans ce genre de contrats, à savoir : la spécialisation et la rapidité dans la réalisation. «En plus, ajoutera le chef de l'exécutif, ces entreprises étrangères peuvent fournir un travail en études et réalisation, en un temps record qui ne dépasse par une année». Et le wali d'ajouter que, néanmoins, et en parallèle, toutes les entreprises, chargées du suivi, sont puisées dans le parc local. Et c'est, seulement, dans le cas d'extrême nécessité où l'offre locale, remplissant les critères exigés est absente, qu'on fait appel à des entreprises étrangères. Et de signaler que la direction du Logement et des Equipements publics (DLEP) dispose d'une armada d'architectes et ingénieurs, spécialistes du suivi. « Dans ce cas, rétorquera le wali, comment peut-on parler de marginalisation ?». En disant cela, M. Ouadah réplique, indirectement, aux accusations lancées, récemment, par l'Ordre des architectes algériens, à travers ses représentants, dans le conseil local de Constantine, lesquels ont protesté, à plusieurs reprises, sur le recours abusif à l'octroi de projets, dans cette formule études et réalisation', à des bureaux d'études étrangers. Procédure qui est, selon les architectes locaux, en décalage complet avec les textes régissant leur profession et concourt à leur marginalisation. « Plus de 500 architectes locaux sont, actuellement, au chômage, faute d'avoir bénéficié de projets accordés par les maîtres d'œuvres des projets lancés, dans la wilaya», a déclaré, par ailleurs, la vice-présidente du conseil local de l'Ordre des architectes (CLOA) de Constantine, Mme Djeradi Lamia, lors d'un entretien que nous avons eu, avec elle, le 9 avril dernier. Au cours du même entretien, la représentante des architectes a, par ailleurs, vivement critiqué la qualité urbaine des réalisations faites par les bureaux d'études étrangers auxquels il est reproché une méconnaissance totale de la culture et des traditions locales, dans la réalisation des projets, récemment réceptionnés, et que ces bureaux d'études étrangers n'assurent pas l'introduction de procédés de construction nouveaux, ni de transfert de technologie. Pour terminer sur ce sujet, notons que le wali de Constantine a fait ces déclarations, lors de la tournée hebdomadaire qu'il a effectuée, hier matin, sur les sites de réalisation de nouvelles infrastructures et pour inspecter les chantiers de réaménagement et de restauration des anciennes structures qui ont été retenues, dans le programme de préparation de la manifestation indiquée, suite à laquelle il aurait jugé la cadence des travaux, appréciable.