A Ghardaïa, la sélection des architectes pour étude des projets de conception et les suivis des travaux pour la réalisation des différents programmes de construction des ouvrages, inscrits dans le cadre du plan sectoriel de développement (PSD), semble diviser le corps des architectes (privés et publics). Les architectes ou groupements d'architectes du secteur privé s'estiment lésés en soutenant que les architectes dits de la fonction publique sont soutenus et privilégiés par l'administration locale. Lors d'une journée d'étude sur «l'avenir des architectes privés» organisée récemment par le CLOA. «Conseil local de l'Ordre des architectes», il y a eu une large concertation afin de faire valoir les droits des architectes privés. Le but était surtout d'innover et de mettre en place la nouvelle plateforme pour la création d'une Commission d'architecture et d'urbanisation, suggérée par le wali. Mais la création de cette commission n'a jamais eu lieu. Ce qui a d'ailleurs, contraint ce regroupement d'architectes du CLOA, à tenir une conférence de presse dans laquelle les responsables ont exposé nombre de problèmes que rencontrent les architectes du secteur privé. D'emblée, les contestataires ont tenu à dénoncer la situation d'exclusion et de marginalisation dans laquelle sont tenus les architectes privés, dans la wilaya de Ghardaïa, M. Kacem Aljoun, président du CLOA/Ghardaïa a tenu de résumer cette problématique à travers plusieurs aspects. «Nous ne pouvons prétendre faire de l'architecture dans notre wilaya, en s'appuyant uniquement sur les architectes de la fonction publique tout en marginalisant l'Ordre des architectes local, alors que tout architecte doit être considéré comme pilier de toute construction» dit-il. Et de poursuivre «on ne peut procéder à une édifiante architecture, au moment où les maîtres de l'ouvrage n'appliquent pas les lois en vigueur sur l'architecture et de même qu'on ne peut fermer l'œil sur la catastrophe, au plan architectural, commise dans notre wilaya». Il soutient encore qu'on ne peut admettre de dessaisir les architectes privés de toute participation aux appels d'offres et aux concours d'architecture». Le président du CLOA/Ghardaïa ajoute : «nos clients, à nous, sont bien les directions de tutelle à savoir : la DLEP, la DUC et l'OPGI. C'est très pitoyable de vivre ce calvaire quand on sait que chaque architecte emploie entre 3 à 6 personnes, voire même davantage selon certains bureaux d'étude, confirme M. Aljoun. Selon ce conseil local des architectes, de nombreuses revendications ont été présentées au comité des marchés, lors d'une réunion tenue à la wilaya, sous la présidence du secrétaire général de la wilaya de Ghardaïa. Il s'agit, entre autres, de l'élargissement de la commission de jugements des concours d'architecture à des anciens architectes et des enseignants en architecture, la simplification des cahiers des charges en faveur des nouveaux architectes. Ces derniers, devant impérativement participer à l'élaboration de ces cahiers de charge. Il s'agit aussi de réviser l'octroi des marchés sur la barre d'une ancienneté et des qualifications aux nouveaux venus. Il est aussi demandé la récupération des charges relatives aux concours, au bénéfice des éléments non retenus, notamment ceux classés en 2ème et 3ème positions. Ainsi que le payement des études de réalisation qui doivent se faire avant la délivrance de l'ODS (ordre de service), pour exécution des ouvrages. Selon le président du CLOA/Ghardaïa et au grand dam des architectes, aucune de ces prétentions n'a été prise en compte par le comité des marchés de la wilaya. Pourtant, une meilleure considération aurait pu avoir lieu à l'égard des efforts fournis par l'ensemble de ces architectes privés, affirme M. Kacem Aljoun. Selon notre interlocuteur «dans notre wilaya, nous n'avons pas une véritable architecture, mais du bricolage à savoir, la construction de simples îlots d'habitations ou plutôt des cités-dortoirs». Signalons par ailleurs, qu'afin de faire prévaloir des droits des architectes du secteur privé, le CLOA, compte déposer une plainte auprès du Conseil de l'Etat. «A TRAVERS NOS REVENDICATIONS LEGITIMES, NOUS VOULONS, EXPLIQUE M. ALJOUN, FAIRE COMPRENDRE A L'AUTORITE LOCALE ET AUX HAUTES AUTORITES DU PAYS, QUE L'ORDRE DES ARCHITECTES EST UNE INSTITUTION DE LA REPUBLIQUE QUI A ETE CREEE EN 1994, PAR UN DECRET LEGISLATIF PORTANT LE N°94-07».