On signale sa présence en grand nombre dans les différentes contrées côtières de la wilaya. De M'Saïd à Oulhaça en passant par Sassel et Béni-Saf, ce mammifère omnivore fait malheureusement encore des dégâts dans les cultures. Et même si l'on reconnaît qu'il joue un rôle positif dans l'équilibre forestier, sa prolifération reste incontrôlable. Des agriculteurs ont manifesté leur crainte à la suite des dégâts occasionnés par les hordes de sangliers au niveau de leurs exploitations agricoles, des pertes jugées insupportables par les fellahs. Dans certains cas, les dégâts occasionnés aux récoltes par le sanglier peuvent prendre l'allure d'une calamité. Cela est d'autant plus préjudiciable pour des régions à vocation agricole, où l'on assiste ces dernières années à une prolifération de cet animal nuisible. Cela au grand dam des agriculteurs qui, malgré les épouvantails, mort-aux-rats et autres stratagèmes, n'arrivent pas à faire face à ces animaux dévastateurs pour protéger leurs exploitations. Un apiculteur de la région, que nous avons rencontré, a hésité à parler de prolifération à propos du sanglier, mais il reconnaît que les agriculteurs sont confrontés à d'importants dégâts causés par cette bête terrible. Affamé, le sanglier dévore tout ce qui lui tombe sous le groin : légumes, fruits, céréales, olives, glands et toutes les jeunes pousses ou en maturation à l'image des carottes et patates douces. Même les feuilles épineuses de figuiers de Barbarie n'échappent pas à sa voracité. Voilà pourquoi des fellahs jugent nécessaire de lancer un autre appel de détresse pour la sauvegarde de leurs champs. Cette prolifération de sangliers est due, dira un agriculteur, au nombre probablement insuffisant de battues organisées comme jadis pour atténuer leur nombre. Consulté à ce sujet, un membre de l'association El-Nasr de Béni-Saf n'a pas été du même avis affirmant même que lors de la dernière campagne (janvier à mi-mars), ouverte pour 08 semaines mais qui n'aura duré que 06, des battues de sangliers étaient régulièrement organisées. «Sauf que, soulignera-t-il, l'on n'a pas rencontré beaucoup de sangliers sur notre chemin. Il nous est arrivé, dans des journées, de ne croiser aucun sanglier, au pire un seul». Ce chasseur reconnaîtra que comparativement à d'autres saisons, le bilan 2014 de leur association (31 sangliers battus) est jugé très maigre. Et à en croire notre interlocuteur, le sanglier est essentiellement nocturne, une évolution due à la présence de l'homme. Il est plutôt sédentaire et apparemment attaché à son territoire quand il est entouré d'obstacles. Et pour aller dans un milieu qui lui convient, il peut parcourir jusqu'à 80 kilomètres dans la nuit. Raison pour laquelle nombreux sont les automobilistes souvent surpris, en pleine lune, par la rencontre subite d'un sanglier traversant la chaussée. Des rencontres pouvant même causer de graves accidents de la route. Enfin, l'on nous fera savoir que la fédération des chasseurs de la wilaya de Aïn Témouchent compte une dizaine associations agréées. Toutes actives ? Ça, l'on n'a pas pu le savoir.