A tous ceux qui, dans les djebels le côtoyaient, quotidiennement, il répétait souvent : «La Révolution a ses propres conditions que nous avons pleinement acceptées. Parmi ces conditions, celle du martyre sans lequel il n'y aura jamais d'indépendance. Et les tombes des chouhada qui parsèmeront le sol algérien seront et resteront, à jamais, les témoins vivants de ce martyre » Il, c'était le colonel Si M'hamed Bougara, alors commandant de la Wilaya IV historique, qui fut rappelé à Dieu, en chahid, et les armes à la main, dans l'après-midi du mardi 5 mai 1959, dans la région de Ouled Bouachra, à 37 km au sud-ouest de Médéa. Une commune relevant, actuellement, de la daïra de Si Mahdjoub et qui a, une fois encore, aujourd'hui, rendez-vous avec l'histoire dans la matinée de cette belle journée printanière de ce lundi 5 mai 2014. Un rendez-vous à l'occasion de la commémoration du 55ème anniversaire de la mort de cet illustre héros de la Révolution de Novembre 1954 et dont la cérémonie officielle de recueillement et du souvenir a lieu au pied de la stèle érigée, symboliquement, à la mémoire du chahid. Une stèle symbolique dans la mesure où le mystère demeure entier, 55 ans après la disparition du colonel Si M'hamed Bougara, quant au lieu exact ou reposerait son corps. Qui était le colonel Si M'hamed Bougara ? De son vrai nom Ahmed Benlarbi Bougara, il vit le jour un jeudi 2 décembre 1926, à Khémis-Miliana, dans l'actuelle wilaya de Aïn Defla. Il fit ses études primaires à l'ex-Ecole Lafayette, aujourd'hui Ecole Hamdane Kelkouli. A l'âge de 18 ans, il se rendit en Tunisie pour poursuivre ses études à l'Université Zitouna où il resta une année. Deux années, auparavant, il avait adhéré aux Scouts musulmans algériens (SMA) ainsi qu'au Club sportif de cette ville de Khémis Miliana afin de mieux couvrir ses activités politiques. Après les massacres du 8 Mai 1945, et sa première arrestation, il adhéra au Parti du Peuple Algérien (PPA) puis au Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques (MTLD). Ce qui lui valut une deuxième arrestation qui ne l'empêchera pas, cependant, de poursuivre, à sa sortie de prison, ses activités politiques jusqu'au déclenchement de la guerre de Libération nationale, le 1er Novembre 1954. Il s'engagera, alors, corps et âme pour l'objectif sacré, à savoir l'indépendance de l'Algérie. Désigné adjoint politique en 1955, il est promu au grade de commandant en 1956, et participera au Congrès de la Soummam, le 20 août de la même année, à l'issue duquel il est désigné responsable politique au sein du Conseil de la Wilaya IV. En 1958, il est promu au grade de colonel, commandant de la Wilaya IV. Il participa ainsi à la réunion des responsables des six wilayas, du 6 au 12 décembre 1958, dans les maquis d'El-Milia, dans le Constantinois. Il participa à de nombreuses batailles historiques à l'image de celles qui eurent lieu à Djebel Bouzegza, Oued El Maleh, Hannacha, Mongorno, Oued Fodda Comme il fut, également, le catalyseur et le rassembleur jusqu'à ce qu'il rencontra une mort glorieuse.