A tous ceux qui, dans les djebels, le côtoyaient quotidiennement, il répétait souvent : «La Révolution a ses propres conditions que nous avons pleinement acceptées. Parmi ces conditions, celle du martyre, sans lequel, il n'y aura jamais d'indépendance. Et les tombes des chouhada, qui parsèmeront le sol algérien, seront et resteront à jamais les témoins vivants de ce martyre». Il, c'était le colonel Si M'hamed Bouguerra, alors commandant de la wilaya IV historique, qui fut rappelé à Dieu en chahid et les armes à la main dans l'après-midi du 05 mai 1945 et ce, dans la région de Ouled Bouachra, à 37 km au sud-ouest de Médéa. Cette petite commune, relevant aujourd'hui de la daïra de Si Mahdjoub, avait encore une fois rendez-vous avec l'histoire en cette journée très printanière de mardi dernier à l'occasion de la commémoration du 50ème Anniversaire de la mort de cet illustre héros de la Révolution algérienne. Une commémoration à laquelle étaient présentes toutes les autorités civiles et militaires de la wilaya de Médéa ainsi qu'une foule très nombreuses composée de djounoud et d'officiers de l'Armée de Libération Nationale (ALN), compagnons d'armes du chahid. Qui était le chahid Colonel Si M'hamed Bouguerra ? De son vrai nom, Ahmed Benlarbi Bouguerra, il vit le jour un jeudi 2 décembre 1926 à Khémis-Miliana, dans l'actuelle wilaya d'Aïn Defla. Il fit ses études primaires à l'ex-école la Fayette, aujourd'hui école Hamdane Kelkouli. A l'âge de 18 ans, il se rendit en Tunisie pour poursuivre ses études à l'Université Zitouna où il resta une année. Deux années auparavant, il avait adhéré aux Scouts musulmans algériens (SMA) ainsi qu'au club sportif de la ville de Khémis-Miliana, le SKAF, afin de mieux couvrir ses activités politiques. Après les massacres du 8 Mai 1945 et sa première arrestation, il adhéra au Parti du peuple algérien (PPA) puis au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Ce qui lui valut une deuxième arrestation. Et ne l'empêchera pas de poursuivre, à sa sortie de prison, ses activités politiques jusqu'au déclenchement de la Guerre de Libération nationale, et s'engagera corps et âme pour l'objectif sacré, à savoir l'Indépendance de l'Algérie. Désigné adjoint politique en 1955, il est promu au grade de commandant en 1956 et participera au congrès de la Soummam, le 20 août de la même année, à l'issue duquel il est désigné responsable politique au sein du Conseil de la wilaya IV. En 1958, il est promu au grade de colonel commandant de la wilaya IV. Il participera ainsi à la réunion des responsables des six wilayas, du 6 au 12 décembre 1958, dans les maquis de la région d'El-Milia, dans le Constantinois. Il participa à de nombreuses batailles historiques à l'image de celles qui eurent lieu à Djebel Bouzegza, Oued El-Maleh, Hannacha, Mongorno, Oued Fodda... comme il fut également le catalyseur et le rassembleur jusqu'à ce qu'il rencontrera une mort glorieuse au courant de cette après-midi du mardi 5 mai 1959. Il reste à signaler qu'à l'occasion de cette manifestation de recueillement et du souvenir, le wali de Médéa, M. Abdelkader Zoukh, a inauguré le nouveau bureau postal de Ouled Bouachra et procédé au lancement des travaux de réalisation à Si Mahdjoub, le chef-lieu de daïra, d'un lycée et du futur siège de la Sûreté de daïra.