La direction d'Algérie Poste refuserait de se conformer aux instructions du Premier ministre Abdemalek Sellal en ce qui concerne la facilitation de l'ouverture de comptes aux particuliers, et notamment aux étudiants. Hier mercredi, le directeur général d'Algérie Poste, Mohand Mahloul, a confirmé, à la Radio nationale, que les conditions d'ouverture de comptes aux particuliers n'ont pas changé, dont la présentation d'un acte de naissance, le certificat de résidence, etc. L'épreuve est particulièrement difficile pour les étudiants qui doivent avoir un compte CCP pour percevoir leur bourse. Interrogé sur cette anomalie, en dépit des instructions fermes du chef du gouvernement, M. Mahloul a répété, à plusieurs reprises, «chaque document doit être suffisamment sécurisé». Avec insistance, l'animatrice de la Chaîne 3, avait répété plusieurs fois, «même les étudiants qui doivent percevoir leur bourse?», M. Mahloul est resté de marbre, s'accrochant à «la sécurisation des documents», feignant d'ignorer la réplique de l'animatrice «mais le chef du gouvernement avait donné des instructions pour faciliter les procédures d'ouverture de comptes aux particuliers». Autre anomalie à relever du côté d'Algérie-Poste, la distribution du courrier ne semble plus être une priorité pour la direction, qui, selon son DG, le facteur doit devenir «un vendeur de produits de la Poste», et reconnaît que «la poste se diversifie et développe les services, à distance. Le métier du facteur, tel qu'il est perçu dans le temps, n'est plus le même», estime M. Mohand Mahloul. Par ailleurs, il contestera le fait que beaucoup de souscripteurs de logements AADL n'aient pas reçu le courrier de l'Agence les invitant à se rapprocher de ses services pour régulariser leur situation, et opérer les premiers règlements. Pour le DG d'Algérie-Poste, «personne n'est venu protester» de n'avoir pas reçu ces convocations, assurant que la Poste traite 300 millions d'objets par jour. De même, la déficience de la distribution du courrier est alarmante, en ce qui concerne les factures des abonnés d'Algérie Télécoms. Une situation qui devrait, cependant, être réglée avec l'entrée en vigueur des paiements électroniques des factures du téléphone. Il a, ainsi, annoncé que les abonnés de l'ADSL pourront recharger leur compte par le biais de l'Internet, alors que son organisme va mettre en place, dès la semaine prochaine, un système de paiement électronique (e-paiement) des factures de téléphonie fixe. Toujours, dans le domaine de la monétique, il a annoncé que le parc actuel est de 7 millions de cartes de paiement, et que près de 500.000 cartes électroniques n'ont pas été retirées par leurs propriétaires, à l'échelle nationale. Quant aux DAB (distributeurs automatiques de banque), Algérie-Poste compte retirer 100 machines défectueuses et étendre son réseau avec 600 nouvelles machines, dans les mois à venir, pour porter le parc global à 2.000 machines, avant la fin 2014. En fait, le gros de l'intervention de M. Mahloul a porté, d'abord, sur les efforts de modernisation d'Algérie-Poste avec la mise en place d'un programme quinquennal qui doit améliorer les prestations pour les quelque 15 millions de détenteurs de comptes postaux. Selon M. Mahloul, ce plan de modernisation devrait permettre aux 8.000 guichets d'Algérie-Poste de traiter, prochainement, plus de 3 millions de transactions financières par jour contre 2 millions, actuellement, pour un volume financier global moyen par jour de quelque 12 milliards de dinars, alors que durant les périodes de «pics» comme le mois de Ramadhan ou les aïds, le montant global par jour tourne autour de 30 milliards de dinars, à travers le territoire national. Selon son directeur général, Algérie-Poste dispose d'un cash de 600 milliards de dinars. Le réseau postal sera, prochainement, amélioré et étendu, dans les grandes villes et les zones rurales, a promis M. Mahloul, qui a été, quelque peu, évasif sur les moyens mis en oeuvre pour satisfaire la clientèle d'Algérie-Poste et éviter autant les attentes interminables devant les guichets que le manque de liquidités, durant les période de forte demande, notamment, durant le mois de Ramadhan et les aïds. Sur le projet de loi, en suspens, de la Banque postale, il a indiqué qu'il devait être examiné par le Parlement, mais a été retiré de l'agenda de ce dernier. Il semblerait que le texte n'ait pas été assez maturé, et a assuré qu'il sera bientôt retourné à l'hémicycle, pour examen le «plus tôt possible». Cette Banque postale, a-t-il encore précisé, devra «bancariser les populations vivant dans des régions reculées, assurer des opérations de micro-crédits, de micro-finances, et d'une manière générale, donner accès aux opérations bancaires, au grand public».