C'est une satisfaction tout à fait légitime qui prévaut aujourd'hui au sein de l'ordre local des architectes de Constantine (Cloa), suite aux décisions prises récemment par le wali de Constantine en faveur de la corporation locale des architectes. Contactés hier, les membres du bureau de wilaya ont expliqué qu'ils avaient été reçus le lundi 5 mai dernier par le wali, M. Hocine Ouadah, avec lequel ils ont tenu une réunion de travail pour exposer leurs difficultés et lui faire part des problèmes qu'ils rencontrent, notamment ceux représentés par les cahiers des charges et le mode de passation des concours d'architecture. «Nous avons demandé à M. le wali le recours au système du concours d'architecture pour accéder à tout projet d'étude, nous a expliqué Mme Lamia Djeradi, membre du bureau de wilaya du Cloa. Le wali a été très réceptif à nos doléances au point qu'il a rédigé et envoyé une instruction écrite à tous les directeurs de l'exécutif, maîtres d'ouvrages, les présidents d'APC et les chefs de daïra, leur demandant de «recourir systématiquement au concours architectural pour tout projet d'études et de supprimer toute clause relative à l'exigence d'une expérience préalable du bureau d'études soumissionnaire». Quant à la question des bureaux d'études étrangers qui se dresse encore sur le chemin des architectes locaux, le conseil de l'ordre compte prendre en charge cet aspect et fera en sorte que lorsqu'il découvre un étranger qui exerce illégalement la profession d'architecte, il fera systématiquement recours à la loi, en ce sens qu'il peut se constituer partie civile comme le stipule la loi sur l'organisation de la profession de l'architecte. Notre interlocutrice ajoutera dans la foulée que le conseil de l'ordre va provoquer une assemblée générale ordinaire pour examiner les derniers développements enregistrés en faveur de la profession et rédiger une lettre qu'il adressera à la chefferie du gouvernement et à la nouvelle ministre de la Culture en soulevant le cas, en vigueur à Constantine, des bureaux d'études étrangers qui exercent dans des projets rentrant dans le programme de préparation de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015». Sur sa lancée, le Cloa ne manquera pas d'évoquer également le problème des marchés de gré à gré dont la passation a été justifiée par l'urgence. «Il y a effectivement des projets qui rentrent dans ce cadre, a commenté Mme Djeradi, mais d'autres sont loin d'avoir ce cachet. Sinon, comment expliquer l'attribution des marchés en études et réalisation des immeubles de l'avenue Aouati Mostefa donnés l'année dernière sous le sceau de l'urgence, et dont les travaux n'ont pas encore démarré après une année. Et c'est pour cela que le Cloa veut interpeller le Premier ministre sur cet anachronisme du fait que ce dernier a insisté à maintes reprises sur le retour aux compétences locales pour faire bouger le marché du travail et réduire le chômage des cadres». Enfin, les membres du bureau de wilaya du Cloa ont l'intention d'organiser une conférence de presse dans les jours à venir pour évoquer tous ces sujets et plus particulièrement celui des bureaux d'études étrangers, a conclu notre interlocutrice.