Nouveau round de discussions entre l'Algérie et l'Union européenne sur les volets de la coopération économique et le dialogue politique. La rencontre, prévue aujourd'hui mardi à Bruxelles, s'inscrit dans le cadre de la 8eme session du Conseil d'association entre les deux partenaires qui aborderont également durant cette réunion le volet stratégique de l'adhésion de l'Algérie à la Politique européenne de voisinage. Selon un membre de la délégation algérienne, 'l'Algérie fera valoir ( ) ses attentes quant aux perspectives de la coopération économique avec l'Union européenne». L'amélioration du niveau des investissements européens en Algérie, ainsi que la poursuite de l'accompagnement européen des efforts de diversification de l'économie algérienne seront également abordés durant cette rencontre qui sera dirigée, côté algérien, par le chef de la diplomatie M. Ramtane Lamamra. En outre, la coopération dans le domaine énergétique sera également au menu et particulièrement le développement du partenariat entre Alger et Bruxelles dans le volet énergie. En juillet 2013, Alger et Bruxelles avaient signé un mémorandum d'entente sur un partenariat stratégique dans le domaine de l'énergie. L'accord porte sur toutes les actions de coopération dans le domaine des énergies, notamment conventionnelles et renouvelables ainsi que sur l'industrie énergétique, le transfert de technologies, l'expertise et le management. In fine, l'Algérie veut se placer durablement sur le marché gazier européen, d'autant que l'instabilité politique et les tensions dans l'Europe de l'Est, favorisent ce partenariat stratégique. Autre volet non moins important pour l'Algérie, le déplacement des ressortissants algériens dans l'espace européen, ou l'Espace Schengen. Les discussions entre les deux partenaires porteront tout naturellement sur «la facilitation du déplacement des Algériens dans les Etats membres de l'UE», selon la même source. D'autre part, la PEV sera tout autant l'autre grand sujet des discussions algéro-européennes, d'autant que l'Algérie n'a pas encore adhéré à cette PEV, lancée en 2003 pour l'ensemble des pays riverains de la Méditerranée. PEV, UN DIALOGUE A ECLAIRCIR Pour le moment, Alger juge certains aspects de la PEV «contraignants», en particulier dans le domaine de la politique intérieure des pays voulant y souscrire et sur le chapitre de la libre circulation des personnes. Une nouvelle mouture de la PEV, à laquelle la Tunisie et le Maroc ont déjà adhéré, a été mise en place par l'UE en 2010, plus adaptée aux mutations économiques et politiques régionales. Alger, qui a participé à la révision de la PEV, a demandé l'introduction de plusieurs aspects liés à la souplesse, et à la formulation de plans d'action sur la base de la demande et non de l'offre. Selon le président du groupe des rapporteurs des relations extérieures au Comité des ministres du Conseil de l'Europe, l'ambassadeur Laurent Dominati, le Conseil planchera, dès septembre prochain, sur la rédaction d'un projet de résolution qui vise à instaurer une nouvelle catégorie pour les pays non membres partenaires du Conseil, dont l'Algérie, qui s'assimilera au statut d'Etat associé. Cette action s'inscrit en fait dans le cadre de la nouvelle Politique européenne de voisinage. Jusqu'à présent, la PEV compte 16 partenaires. En 2013, l'aide accordée aux pays partenaires de la PEV (sud et est de l'UE) a atteint son niveau annuel le plus élevé sur la totalité des sept années écoulées, avec 2,65 milliards d'euros. Après deux ans de négociations, un accord a été trouvé en décembre 2013 concernant le cadre financier pour la période 2014-2020 et les instruments connexes, y compris le nouvel Instrument européen de voisinage (IEV). Le financement prévu pour la PEV pour cette période s'élèvera à 15,4 milliards d'euros. L'Algérie est, quant à elle, en dehors de ce principe, pour le moment. Les discussions de Bruxelles ce mardi devraient éclaircir un peu plus cet aspect de la coopération avec l'UE.