En l'absence de ses jeunes voisins, un couple dont le mari est éleveur de bétail, sortis juste pour une partie de l'après-midi, il en profite pour s'introduire dans leur habitation familiale, par effraction, non pas de la porte d'entrée mais du toit, et y dérobe une somme d'argent de 40 millions de centimes, appartenant au mari, et une quantité de bijoux, appartenant à son épouse, estimée à 30 millions de centimes. Il, c'est le principal accusé, dans cette affaire de cambriolage d'une habitation familiale, et répondant aux initiales F.G., âgé de 22 ans, repris de justice. Une affaire dans laquelle était également impliqué Y.S., âgé de 19 ans et lycéen en 1ère A.S. au moment des faits, présents dans le box des accusés, ainsi qu'un troisième « larron», M.T., âgé de 27 ans, qui est toujours en état de fuite. Une affaire qui vient d'être traitée par le tribunal criminel près la Cour de justice de Médéa, et dont les faits remontent, selon l'arrêt de renvoi, à cette après-midi du samedi 07 décembre 2013, à Zebra, un quartier populaire et populeux de la ville de Ksar El-Boukhari, chef-lieu de daïra, situé à 64 km au sud de Médéa. Appelé à la barre, F.G. ira de contradiction en contradiction, niant en bloc ses premières déclarations, faites devant les enquêteurs, malgré la perspicacité et le calme dont fera preuve, tout au long de l'interrogatoire, le juge Mohamed Martil: «Le dossier est là, devant nous, clair, net et précis. Et ce que vous venez de dire, aujourd'hui, n'est pas la vérité ! Mais vous êtes libre de dire ce que vous voulez.» Et F.G. de reprendre, exactement, ce qu'il ne cessera de répéter, tout au long de l'interrogatoire: «J'avais peur de M.T. C'est un individu violent et très dangereux. C'est lui qui a cambriolé la maison. Je n'y suis pour rien.» Et le président du tribunal de rétorquer: «Et la chaînette, appartenant à la dame, que les forces de l'ordre ont trouvée sur vous, juste après le cambriolage de la maison ?» Et l'accusé de répondre: «C'est M.T. qui me l'a remise et demandé de la garder pour, juste, une demi-heure.» Appelé, à son tour, à la barre, Y.S. se comportera de la même façon que son acolyte, en niant, tout en bloc : «C'est M.T. le responsable de ce vol.» Et le juge Mohamed Martil de lui répondre: «Et les déclarations que vous avez faites devant les enquêteurs et devant le juge d'instruction ?» «J'avais peur de M.T.» répondra l'accusé. Après un long silence, le président du tribunal lui dira: «Encore lycéen, vous vous adonnez à la drogue et à l'alcool ! Libre à vous de dire ou non la vérité. Le dossier est là. Vous mettez tout sur le dos de ce M.T. ! Dommage qu'il soit en état de fuite. Autrement, la confrontation serait très intéressante.» Après la plaidoirie de l'avocat de la partie civile, que suivra le réquisitoire du représentant du ministère public qui réclamera une peine de prison ferme de 15 ans et une amende de 100 millions de centimes, à l'encontre de chacun des 2 accusés, F.G. et Y.S., ce sera, au tour des deux avocats de la défense de plaider: «L'accusation repose uniquement sur des hypothèses. Aucune preuve de la culpabilité de nos mandants n'existe. Nous faisons confiance à cet honorable tribunal.» Après délibérations, F.G. est condamné à 5 ans de prison ferme et une amende de 50 millions de centimes. Alors que Y.S. écopera de 3 ans de prison, avec sursis et la même amende de 50 millions de centimes. En outre, les deux accusés devront remettre, en solidarité, 45 millions de centimes au mari et 15 autres à sa femme, les 2 victimes de ce vol, en guise de dommages et intérêts. Quant au fuyard, M.T., il a été condamné, par contumace, à 20 ans de prison et une amende de 200 millions de centimes.