Cet été encore, à la différence des autres villes côtières de la wilaya, où la saison estivale est pleine et festive pour tous les amoureux de la grande bleue, depuis le début des vacances scolaires, la ville portuaire de Ghazaouet (36.000 âmes) sera dépourvue de plage pour la baignade. Même la belle crique de Sidi Abdallah n'a pas reçu, récemment, d'autorisation de baignade par la commission de wilaya. «Nous n'avons plus de plage où se baigner durant les jours de fortes chaleurs, car l'unique plage du centre-ville «squattée» par l'usine Alzinc ces dernières années pour soi-disant des raisons sécuritaires, nous pose d'énormes problèmes d'accès. Les familles, les jeunes et enfants empruntent des tas d'ordures et eaux vannes et usées, à travers des sentiers sinueux et dangereux le long de cet Oued Ghazouana !», se lamentent massivement des jeunes du grand quartier d'Ouled Ziri, privés de se rendre sur les bords de la mer, pour «piquer» une tête, comme on dit. La situation est déjà ancienne mais les riverains, eux, ne la supportent plus. «Pourquoi nous-t-on refusé la baignade à la plage d'Oued Sidi Abdallah ? Veulent-ils nous enfermer entre l'air pollué par les rejets toxiques de l'usine de zinc et les nuisances d'eaux usées et des moustiques d'Oued Ghazouana ! C'est intolérable ! Nous nous pouvons plus !» De Sidi Amar (l'un des plus grands quartiers de l'Algérie avec près de 18.000 habitants), en passant par Mestari, Edmine, Bedâa, Cheraka, Aïn Kolla, Krakar, Djemaa Sekhra Est, Biayet, les Sables, jusqu'à Echefek, les habitants vivent mal le fait que leur ville ne dispose, aujourd'hui, d'aucune plage pour la saison balnéaire. «Aujourd'hui, le seul plan d'eau dangereux qui reste est le brise-lame du port de pêche. Tous les ans, nos enfants se noient entre les blocs de béton de cette jetée dangereuse !», alertent des anciens habitants de Sidi Amar. Rappelons, dans ce cadre, la mort par noyade du jeune Bourri Baghdad, âgé de 16 ans, il y a dix jours, dans cet endroit non surveillé du port de pêche de Ghazaouet, qui reste très fréquenté par les jeunes de la ville de Ghazaouet. Ce drame a choqué tous les habitants de Ghazaouet. Beaucoup de questions se posent au lendemain de cette noyade mortelle. Selon ces habitants, le malheureux se préparait aux examens du brevet d'enseignement moyen qui ont eu lieu cette année au CEM de la cité des sables, plus communément connu par Hay Ramla. Mais le mauvais hasard en a voulu autrement ! Bien qu'une enquête ait été ouverte par les services concernés pour déterminer les circonstances de cette première noyade de la saison estivale, ce tragique accident met en lumière non seulement la dangerosité d'un lieu où de nombreux jeunes se refugient pour se rafraichir, et l'absence de surveillance, mais aussi, l'absence de vraies plages pour les habitants d'Ad-Fratres pour se baigner.