« Reloger quelque 2.000 familles en trois ou quatre coups d'affilée n'est guère une mince affaire. Ni sur le plan administratif ni sur le plan technique. De mémoire d'homme, Oran n'a jamais connu une opération de relogement RHP touchant tous les secteurs urbains du chef-lieu semblable à celle de samedi 21 juin. Cela a été le fruit d'un travail de fourmis, d'une bonne préparation en amont et en aval où tout le monde s'est impliqué. Si on arrive à maintenir ce rythme, je pense que le problème du vieux bâti ne sera qu'un mauvais souvenir à Oran au bout de deux ans », déclare avec un optimisme mesuré le président de l'Assemblée populaire de wilaya d'Oran, M. Kazi Thani Abdelhak. Interrogé par « Le Quotidien d'Oran » en marge d'une réunion non officielle tenue hier dans son bureau avec nombre d'élus et dont le débat était centré sur l'opération de relogement de 1.100 familles, organisée la veille en particulier, et le dossier du logement dans la wilaya en général, le président de l'APW a considéré l'action de relogement de 1.100 familles résidant dans le vieux bâti, opérée avant-hier samedi, un « grand exploit et un grand coup exécuté de main de maître », tout en attribuant le mérite de ce « franc succès » à « tous ceux qui y ont participé de près ou de loin, et à leur tête le wali, M. Zâalane Abdelghani, à qui il faut reconnaître l'audace et la persévérance, qualités indispensables dans l'exercice des actes de la gouvernance territoriale et sans lesquelles des opérations de grande ampleur, telle celle-ci, ne peuvent jamais avoir lieu ». Cependant, sans verser dans un optimisme démesuré, le président de l'APW pense que « le plus dur reste à faire ». « En ce sens, explique-t-il, que quand bien même nous sommes déterminés à venir à bout du problème du vieux bâti à Oran, tous nos efforts pour y parvenir seront un coup d'épée dans l'eau si on ne prend pas en charge de manière sérieuse le vieux immobilier évacué ». Et selon M. Kazi Thani, la prise en charge de ce bâti menaçant ruine, c'est de le démolir à ras de terre. De la sorte, on empêchera son squat (à nouveau) et on en récupère le foncier dans un cadre légal. Livrant une analyse sur la problématique de l'habitat précaire à Oran, le président de l'APW tient à souligner, dans l'enchainement de son raisonnement, que « nous devons rester très vigilants vis-à-vis de l'excroissance des constructions illicites dans notre ville, ainsi que la reconquête par des squatteurs de tous bords des vieilles habitations dont les occupants viennent d'être relogés ou le seront prochainement ». Dans ce contexte, l'APW va, indique son premier responsable, mener sans relâche un travail de sensibilisation auprès des citoyens et des comités de quartier et autres associations de proximité, avec comme objectif de faire passer le message suivant : «vous êtes le premier rempart de votre cité, votre quartier, et votre ville à l'arrivée, contre les indus-occupants, qui, au cas où ils venaient à s'y installer sans la moindre résistance, seront vos pires concurrents pour un logement social », poursuit le P/APW, ajoutant, par ailleurs, avoir donné des instructions fermes à la commission d'urbanisme pour être omniprésente dans les opérations de relogement qui se succèdent ces jours-ci. Entre autres missions de l'APW dans l'accompagnement des actions de relogements, le recueil des réclamations pour en distiller les recours fondés, s'il y'en a. Jusqu'à maintenant, indiquent nos sources, «toutes les protestations enregistrées ça et là dans les différentes opérations de relogement qui ont eu lieu, se rapportaient à des cas de personnes qui se sont estimées injustement écartées de la liste des bénéficiaires, mais en aucun cas il a été recensé des réserves sur un bénéficiaire qui a été relogé.