Chamboulement organique à la tête du syndicat de l'entreprise sidérurgique d'El-Hadjar. L'ex-secrétaire général du syndicat d'entreprise, M. Daoud Kechichi, a été dégommé de son poste, suite à une décision du patron de la centrale syndicale. La décision en question, signée par le chargé de l'organique au niveau de la centrale syndicale, est tombée dimanche dernier, mettant fin à un long discours développé par l'ex-secrétaire général, un discours exclusivement basé sur les dénonciations des détournements et de la corruption qui sévit, selon ses affirmations, à l'intérieur du complexe sidérurgique. Ses sorties médiatiques, «surtout ses écarts en matière de conduite syndicale», lui auront finalement coûté une éviction de la scène syndicale. Doit-on se rappeler dans ce contexte ses déclarations publiques, où il précisait qu'il était lui-même dans le collimateur, et que ses dénonciations mettaient dans l'embarras beaucoup de monde. Mais, son successeur, qui n'est autre que le chargé de l'organique, M. Noureddine Ammouri en l'occurrence, et qui assure l'intérim du poste de secrétaire général de l'entreprise ArcelorMittal Algérie, en attendant la réunion du conseil syndical qui doit se tenir avant la fin de semaine en cours pour une confirmation au poste, estime, dans un communiqué transmis hier à notre rédaction, qu'il ne voit pas les choses sous le même angle. «Le complexe sidérurgique a vécu ces derniers temps une certaine instabilité, vers laquelle poussaient certaines parties qui ne représentaient qu'eux-mêmes et qui cherchaient à mettre en péril l'avenir des travailleurs en focalisant sur des affaires qui ne sont pas du ressort du syndicat, dont l'objet de son activité demeure la protection des intérêts socioprofessionnels des travailleurs», peut-on lire sur ce communiqué signé par le secrétaire général par intérim du syndicat d'entreprise ArcelorMittal Algérie. Joint hier au téléphone, le nouveau secrétaire général du syndicat nous confiera que la décision du premier responsable de la centrale syndicale UGTA est motivée par les dépassements et écarts de conduite syndicale, dangereux pour la stabilité sociale, car pareille comportement remet en cause tous les acquis arrachés par les travailleurs et détourne de la sorte l'attention de ces derniers vers des conflits pris en charge par d'autres secteurs compétents. «La justice fait son travail s'agissant des affaires scabreuses, et le rôle du syndicat se limite à tirer l'alarme, en transmettant ou en notifiant des renseignements utiles et efficaces aux services compétents pour contrecarrer tout plan qui viserait les intérêts du complexe et menacerait le gagne-pain des travailleurs», nous indiquera notre interlocuteur. «Des dossiers importants se trouvent sur la table des négociations avec l'employeur, à l'enseigne de l'organisation du travail, la zone chaude du complexe sidérurgique, la révision du règlement intérieur, le dossier investissement, ainsi que d'autres affaires non moins importantes qui demeurent en suspens, voilà la mission à laquelle on devrait s'atteler, elle est de vocation purement syndicale et va dans le fond des problèmes rencontrés par les travailleurs et la préservation de tous leurs droits», estime notre interlocuteur.