Tout Mostaganem pleure la disparition de l'un de ses symboles, Ould Bey Abdelkader. C'est jeudi que le glorieux capitaine de l'ESM a tiré sa révérence au terme d'une vie faite de sacrifices et de droiture. Tous les sportifs se souviennent de ce superbe athlète, qui fut l'un des meilleurs défenseurs d'Algérie dont il a porté les couleurs dès l'accession à l'indépendance. Avec les Beddiar, Sikki, Bouhizeb, il a fait partie des premiers internationaux, de 1963 à 1965, avec 12 capes dont les Jeux de Brazzaville. Déjà, dès son premier match en EN contre la Tchécoslovaquie, il avait conquis les connaisseurs. L'enfant de Tigditt, découvert par Abdelkader Benderdouche, a réalisé une carrière exemplaire, tout en restant fidèle à l'ESM, aux côtés des Djaousti, Osmane, Belkazdali, Benbouzid et plus tard, l'autre international, le milieu défensif Zidane. Les deux plus grandes déceptions ont trait aux deux finales de Coupe d'Algérie perdues face à l'ES Sétif et au MC Saïda en 1963 et en 1965. Doté d'un remarquable jeu de tête, Ould Bey a brillé au centre de la défense mais fut également buteur sur corners. D'ailleurs, lors de la finale 1965 contre le MCS, il a joué au poste d'avant-centre, bien malgré lui, Maouche (l'entraîneur joueur) l'ayant titularisé malgré une hémorragie dentaire. Il aurait pu embrasser une carrière professionnelle en France, où après deux saisons, son père lui demanda de rentrer au pays. Son meilleur souvenir restera le match contre l'URSS du célèbre gardien de but Lev Yachine à Alger. Il raccrochera les crampons à l'âge de 35 ans au CRB Sidi Ali. Comme entraîneur, Ould Bey avait des principes inacceptables par les dirigeants. On soulignera que son fils Nourredine, professeur de sciences, a pu reconstituer l'arbre généalogique des Ould Bey qui seraient les descendants directs du Bey Mohamed El Kébir, le vainqueur des troupes espagnoles à Oran. Ould Bey «Kadi» est décédé à l'âge de 78 ans et a été enterré vendredi en présence d'une foule immense venue de plusieurs régions de l'Ouest.