Une nouvelle agression de grande envergure a été lancée, dans la nuit de lundi à mardi, par l'armée israélienne contre les Palestiniens dans la bande de Ghaza, faisant au moins 14 morts et plus de 80 blessés. Des dizaines de raids aériens ont été menés contre des positions, selon l'entité sioniste, du Hamas dans la bande de Ghaza. Baptisée «Protective Edge» («Bordure protectrice»), cette opération de bombardements aériens risque de s'étaler dans le temps et même suivie par une opération terrestre, selon des officiels israéliens. «L'objectif est de frapper le Hamas et de réduire le nombre de roquettes tirées vers Israël», a souligné hier un porte-parole militaire. Plusieurs maisons ont été visées par ces attaques dans le sud de la bande de Ghaza, notamment à Khan Younès, selon des témoins. Lundi soir, le cabinet de sécurité israélien, convoqué par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, a donné son feu vert à l'armée pour «durcir les représailles contre le Hamas». La confrontation entre le Hamas et Israël s'est intensifiée après la mort de huit Palestiniens dans la nuit de dimanche à lundi. «Nous sommes prêts à mener une bataille contre le Hamas qui ne se terminera pas en quelques jours. L'armée poursuivra son offensive de telle façon que le Hamas va payer un prix très élevé», a averti le ministre de la Défense Moshé Yaalon. «Il faut frapper le Hamas car notre pouvoir de dissuasion a diminué. Personne n'est enthousiaste à l'idée d'une confrontation militaire mais plus on hésite, plus il faudra agir avec force», a renchéri le ministre de l'Intérieur Gideon Saar. «On ne pourra rétablir le calme que lorsqu'on aura prouvé au Hamas qu'il a tout intérêt à cesser ses attaques contre Israël, mais pour cela, il faut lui asséner un coup suffisamment dur», a-t-il ajouté. Selon Israël, le Hamas disposerait d'un stock de 100.000 roquettes, dont certaines peuvent atteindre Tel-Aviv. A la suite de ces raids, la branche militaire du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, a lancé des menaces contre Israël. Israël «a franchi une ligne rouge en attaquant des maisons. Si cette politique ne cesse pas, nous répliquerons en élargissant le cercle de nos cibles au point de surprendre l'ennemi», ont prévenu les brigades dans un communiqué. L'ex-chef du gouvernement du Hamas Ismaïl Haniyeh a, quant à lui, dans un communiqué appelé «à l'unité palestinienne sur le front politique et sur le terrain ainsi qu'à une intense coordination et coopération entre tous les membres de notre peuple pour faire face à cette étape critique». De son côté, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a exigé hier mardi qu'Israël mette fin «immédiatement» à cette agression contre la bande de Ghaza. Il a appelé la communauté internationale d'«intervenir immédiatement pour arrêter la dangereuse escalade qui pourrait provoquer davantage de destruction et d'instabilité dans la région», selon un communiqué. Le président Abbas a précisé que la direction palestinienne avait «lancé des appels pressants» aux dirigeants arabes afin qu'ils fassent pression sur Israël pour stopper son offensive aérienne en cours à Ghaza. Cette agression israélienne contre les Palestiniens de la bande de Ghaza ajoute encore plus de tension après la mort d'un jeune Palestinien, début juillet, par des terroristes israéliens, et au moment où l'OLP et le Hamas observent une réconciliation ouvrant la voie à une réunification des rangs des différents mouvements de libération de la Palestine. RENFORTS PRES DE LA FRONTIERE DE GHAZA Contrôlée entièrement par le mouvement Hamas, la bande de Ghaza est en permanence attaquée, agressée et pilonnée par l'armée israélienne, s'appuyant sur le fallacieux prétexte de tirs de roquettes à partir de cette enclave, mise sous embargo par Tel-Aviv. Mahmoud Abbas a en fait réaffirmé qu'il était «plus que jamais favorable à la réconciliation palestinienne face à cette agression». C'est la plus violente agression israélienne contre la bande de Ghaza depuis celle de novembre 2012. Des renforts ont été déployés près de la frontière avec Ghaza «afin d'être prêt à lancer une attaque terrestre en cas de besoin» et d'autres renforts «seront graduellement mobilisés dans les prochains jours», a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne. Il ajoute que «les attaques aériennes que nous avons menées ne constituent qu'une étape. L'opération n'a pas de limite de temps». Une affirmation qui laisse toutes les options ouvertes, y compris celle d'une intervention terrestre musclée et dévastatrice en ce mois de Ramadhan. En Israël, les écoles, les camps de vacances situés dans un rayon de 40 km autour de la bande de Ghaza ont été fermés hier. Les habitants ont été appelés à éviter tout rassemblement. D'autre part, les heurts se sont poursuivis à Al Qods occupé et dans des localités arabes du nord d'Israël, où le rapt et le meurtre la semaine dernière d'un adolescent palestinien a provoqué la colère des habitants. Trente-neuf manifestants ont été interpellés dans la nuit de lundi à mardi, selon la police. Au total, 300 personnes ont été arrêtées lors d'émeutes depuis la mort du Palestinien le 2 juillet. Trois jeunes Israéliens, qui ont avoué l'avoir tué, sont soupçonnés d'appartenir à une organisation terroriste israélienne.