Face à la série noire que l'aviation civile a connue la semaine dernière, l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) sonne le rassemblement des troupes. Grande séance de concertation entre les principaux intervenants du transport aérien pour une rencontre spéciale qui se tiendra mardi à Montréal. Objectif, faire le point sur les risques liés au survol des zones de conflit, comme par exemple en Ukraine ou encore au Mali. La réunion, qui aura lieu au siège montréalais de l'OACI rassemblera les dirigeants de l'Association du transport aérien international (IATA), du Conseil international des aéroports (ACI) et de l'organisation de la navigation aérienne (CANSO). Les craintes quant à la sécurité du transport aérien sont ravivées par les plus récents accidents dont celui, la semaine dernière, d'un avion de Malaysia Airlines qui a été vraisemblablement abattu par un missile sol-air au moment où il volait au-dessus de l'est de l'Ukraine. Un Canadien fait partie des 298 victimes. Jeudi dernier, un avion espagnol affrété par Air Algérie, ayant décollé du Burkina Faso en direction d'Alger, s'est écrasé au Mali avec 116 personnes à bord. Aucune piste n'est écartée dans cet écrasement même si la thèse des mauvaises conditions météorologiques est la plus privilégiée jusque-là. Et entre les deux catastrophes une autre a endeuillé l'aviation de Taïwan. Selon le président de l'OACI, Tony Tyler, cité par la télévision de Radio-Canada, le nombre de décès attribuables cette année à des accidents aériens dépasse déjà le total du bilan de l'année dernière. En 2013, 210 personnes ont trouvé la mort dans des accidents d'avion. Les membres du Conseil international des aéroports exploitent 1861 aéroports dans 177 pays et territoires. «Malheureusement, nous avons déjà dépassé ce nombre cette année. Malgré tout, embarquer à bord d'un avion demeure l'une des activités les plus sûres qu'il est possible de faire », a souligné M. Tyler. Il a ajouté que près de 100 000 avions décollent et atterrissent sans problème tous les jours à travers le monde. De nombreux transporteurs européens et nord-américains, dont Air Canada, ont cessé pendant plusieurs jours leurs vols vers Israël après que les combats opposant Israël aux Palestiniens se sont déplacés près de l'aéroport de Tel-Aviv. «Chaque accident est un accident de trop, a déclaré Tony Tyler, le grand patron de l'IATA. Le plus grand hommage que nous puissions rendre à leur mémoire est de mettre tout en œuvre pour comprendre les causes de ces événements et faire en sorte qu'ils ne se reproduisent plus».