Alors qu'on pensait que la filière italienne de la harga avait refroidi, l'arrestation de clandestins algériens en Sardaigne relance la perspective d'un été chaud, très chaud à partir des côtes est de l'Algérie. Au total ce sont 18 harraga qui ont été arrêtés par les carabiniers sur les côtes de la Sardaigne en différents points. Ainsi, et selon un décompte officiel, onze migrants algériens ont débarqué la nuit de ce mardi sur la plage de Calasetta et une embarcation a accosté entre Teulada (Cagliari) et Domusdemaria. Vers minuit, un autre groupe de 12 immigrés a été repéré sur la plage de Cap Malfatano, dans la ville de Teulada, par l'exploitant d'un établissement de bains publics qui a alerté immédiatement la police, qui, à son tour, a alerté les garde-côtes de Gagliari qui ont repéré le petit bateau en bois, de 7 mètres avec un moteur hors-bord de 40 CV, à la dérive au large du Cap Malfatano. Les harraga algériens ont été transférés au centre de premier accueil d'Elmas et après leur identification par les services consulaires, ils seront probablement expulsés vers l'Algérie. Les autorités italiennes annoncent que leur état de santé est bon. Mardi, toujours, et dans la matinée, ce sont 11 autres immigrés clandestins, dont des Syriens, Tunisiens et des Algériens, à bord d'une embarcation en bois de 6 mètres qui ont débarqué sur la côte ouest de l'île de S. Antioco, dans des lieux de nidification de moineaux dans les environs de Calasetta. Les conditions météorologiques, une mer calme accompagnée des vents du sud, encouragent les débarquements sur les côtes sud de l'île. Les autorités italiennes soupçonnent ces petites embarcations d'être remorquées par des navires plus puissants jusqu'à la frontière avec les eaux territoriales italiennes et de là à naviguer jusqu'à la côte de la Sardaigne. Les côtes italiennes, prises d'assaut par les harraga algériens depuis 2005, ont connu des expéditions massives de clandestins qui avaient défrayé la chronique nationale à l'époque. La multiplication des boat-people algériens à partir des plages de l'Est a décidé les autorités à réagir. Entre 2005 et 2008, 4.000 harraga ont débarqué en Sardaigne, dont 1.800 entre 2007 et 2008. Très peu d'entre eux ont réussi à s'évader du centre d'accueil. Avant l'ouverture de celui d'Elmas, les autorités sardes retenaient les Algériens dans des structures hôtelières d'où il était facile de s'échapper. 36 Annabis avaient ainsi pu tromper la vigilance des agents montant la garde autour de la pension Califfo et embarquer du port de Cagliari sur un ferry pour Naples, où une forte communauté d'Algériens est présente. En 2007, la Sardaigne avait enregistré en quatre mois presque deux fois plus de débarquements qu ́au cours de toute l ́année 2006. En 2011, le gouvernement italien avait expulsé 85 migrants algériens internés au centre de Saint-Elmas.