Les rues et ruelles de plusieurs communes de la wilaya, y compris le chef-lieu, croulent sous les ordures et déchets de toutes sortes. L'environnement est agressé partout où l'on passe, à croire que « les services de ramassage des ordures observent une grève non déclarée », concèdent des riverains du centre-ville de Constantine. Mais, il semble que le problème est ailleurs, au niveau du centre d'enfouissement technique (CET) de Boughrab, où l'accès a été bloqué devant les camions de ramassage des ordures par les habitants d'Ibn Badis. « Depuis quelques jours, on ne laisse passer aucun camion pour décharger les ordures dans le centre d'enfouissement », a-t-on appris de sources concordantes. La population empêche les camions de décharger leurs collectes à cause des odeurs nauséabondes dégagées par le centre d'enfouissement, confirment des habitants de la localité d'Ibn Badis. Devant cet imprévu, les services d'assainissement ont opté pour une solution de rechange, celle de dévier les camions vers la commune de Didouche Mourad, qui a accepté de rouvrir temporairement sa décharge, mais les responsables municipaux reviendront sur leur décision (encore) pour cause d'opposition de résidents. D'où l'amoncellement des ordures dans la ville de Constantine. Ainsi, par ces jours de chaleur qui compliquent davantage la situation, la ville des ponts croule sous le poids des ordures ménagères, sans perspectives de solutions et au grand dam des citoyens et surtout des riverains des marchés de fruits et légumes, incommodés plus que de mesure du fait des mauvaises odeurs qui y règnent. Malgré l'intervention à plusieurs reprises de la gendarmerie pour dégager la route du CET, recourant selon certains témoignages aux bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants en colère et permettre aux camions d'accéder au centre et de décharger leurs déchets, ces derniers revenaient à la charge en bloquant la route à chaque départ des gendarmes. Quoi qu'il en soit, les choses en sont toujours là à l'heure où nous bouclons. Le chargé de l'hygiène et de l'environnement à l'APC de Constantine, M. Dabba, fera savoir que le problème qui concerne la quasi-totalité des communes de la wilaya, se pose toujours avec acuité et demeure encore sans solution. Et d'expliquer, dans ce cadre, « nous avons contacté l'APC de Didouche Mourad dont le maire a autorisé la réouverture provisoire de la décharge de sa commune, mais a dû faire marche arrière après une journée devant l'opposition de ses habitants. Cette situation nous a poussé à rouvrir provisoirement la décharge du 13ème km à Aïn S'mara, ce qui a permis à plus de 140 camions de procéder à leur déchargement jusqu'à maintenant, mais il ne s'agit là que d'une solution provisoire ». Il est à préciser que les habitants d'Ibn Badis ont justifié leur protestation et barrage de la route d'accès au CET en considération des maladies de la peau et autres allergies provoquées par la fumée qui se dégage.