La problématique inquiétante de la violence dans les stades et les moyens à mettre en place pour l'éradiquer progressivement, a été le thème d'une rencontre régionale initiée par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) qui s'est déroulée à Oran. La présentation de ce phénomène grandissant a été confiée à Aïssa Naïli, le directeur de la sécurité publique de la DGSN, qui a tenu d'emblée à rappeler que la campagne de sensibilisation n'est nullement une réaction au décès tragique du joueur camerounais à Tizi-Ouzou, mais s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par les pouvoirs publics et les collectivités locales pour endiguer se fléau. L'intervenant n'est pas allé avec le dos de la cuillère en axant son analyse sur les causes de ce mal qui gangrène le sport-roi en Algérie, en précisant qu'il faut dépasser le stade de simples intentions et amener toutes les parties concernées à s'impliquer réellement, car il n'est plus question que la police soit seule à affronter des situations de débordements. Dans les faits, les forces de l'ordre, fait remarquer M. Naïli, ne trouvent aucun interlocuteur valable en cas de violences et, ceci dit, « on ne sait plus qui fait quoi et qui décide quoi ». Le même responsable a appelé tous les intervenants du football à assumer leurs responsabilités. Poursuivant son constat, M. Naïli dira, en matière d'homologation des stades, que ces structures demeurent en piteux état, en plus de l'absence des issues de secours et des cloisons d'isolement des gradins conçues pour séparer les supporters des deux clubs. Dans le même contexte, le communicant souligne l'absence d'entretien, sinon comment expliquer la présence de toutes sortes de débris pouvant être utilisés comme projectiles, en l'absence d'encadrement des supporters dont la charge revient aux clubs. M. Naïli relève aussi l'absence d'un contrôle rigoureux à l'entrée des stades qui ne sont équipés ni de sanitaires ni d'eau potable. A l'adresse des représentants des collectivités locales et des représentants des clubs présents à cette rencontre, le directeur de la sécurité publique auprès de la DGSN estime que l'adhésion de tous aux dispositions juridiques pour lutter contre le phénomène en question, avec comme priorité la mise sur pied par le club d'un plan de sécurité interne selon les particularités de chaque infrastructure sportive avec une diffusion générale auprès de sa masse des supporters, doit être nécessaire. Quant aux campagnes de sensibilisation, leurs résultats, selon le même intervenant, demeurent tributaires du degré de l'implication effective des services concernés. Il s'interrogera sur les raisons qui font que les commissions de coordination ne se réunissent plus avant chaque rencontre. Cette réflexion, qui n'a pas été appréciée par certains présents, revêt une importance capitale, étant donné que cette étape permet de dégager toutes les dispositions techniques d'usage. D'un ton direct, M. Naïli rappellera « qu'il y a des lois qu'il faut appliquer et faire appliquer par les instances sportives ». Aïssa Naïli souligne dans ce même ordre d'idées que « la police ne peut pas déployer à chaque match de football entre 1.000 et 3.000 policiers ». Pire encore, il n'est plus question de tout faire endosser à la police appelée à canaliser les foules, organiser le service d'ordre, servir d'ambulancier en cas d'accident, déployer les médecins pour secourir les supporters, régler le problème d'AEP et de l'électricité dans les stades. Comme solutions, M. Naïli préconise la création d'un organisme public spécialisé dans la formation des stadiers. De son côté, le fondateur de l'Organisme de prévention et de protection événementielle, Ali Sakete, qui a à son actif 45 ans d'expérience dans le domaine de la formation spécifique des personnels des stades, est intervenu pour rappeler que le recrutement des stadiers est d'autant plus important qu'une loi a été promulguée en application des dispositions de l'article 206 (Loi 13/05) en date du 23 juillet 2013 relative à l'organisation et au développement des activités physiques et sportives.