Le 13 juillet dernier, le président français François Hollande annonçait avec un ton « triomphal » la fin de la mission Serval au Mali en assurant que sa mission était accomplie car il n'y aurait « plus de sanctuaire pour les groupes terroristes au Nord-Mali ». Il n'a pas fallu attendre longtemps pour constater que le chef de l'Etat français a péché par optimisme, car depuis ces groupes qu'il a prétendu avoir été neutralisés n'ont pas cessé de manifester leur présence par des attaques répétées au cœur des zones prétendument nettoyées de celle-ci par l'opération Serval. Ces derniers temps, ils ont même donné le signe d'être revenus en force et qui plus est en ayant apparemment remplacé les pertes en combattants et en armement que leur a infligées la force Serval. Profitant que la France qui pensant les avoir chassés du Nord-Mali a diminué sa présence militaire au Nord-Mali pour en redéployer l'essentiel de l'effectif dans l'opération « Barkhane » à vocation plus vaste puisque englobant toute la zone sahélienne, ils sont donc revenus au Nord-Mali qu'ils replongent dans la violence dont ses populations ont naïvement cru à sa fin grâce à l'opération Serval. Ce retour à la case départ pour la situation au Nord-Mali est la preuve que l'option militaire française ne peut à elle seule venir à bout de la présence des groupes terroristes. Pour endiguer celle-ci et provoquer ensuite son éradication, il y a nécessité d'une solution politique à laquelle adhéreraient toutes les forces maliennes du nord et du sud du pays déterminées à préserver et à défendre leur unité nationale et à promouvoir l'égalité des droits entre tous les Maliens. C'est l'objectif visé par le processus d'Alger initié par notre pays et consistant à avoir réuni à la table des négociations ces forces maliennes ayant accepté de dialoguer dans ce but entre elles. Les résultats de ce dialogue intermalien engagé à Alger depuis le mois de juillet sont encourageants. Mais les deux parties maliennes impliquées dans ce processus de dialogue et de négociation doivent comprendre que le temps leur est compté du fait du retour en force inquiétant des groupes djihado-terroristes au Nord-Mali et de la recrudescence de leurs attaques. Il leur faut en effet parvenir le plus vite possible à un accord mettant fin aux contentieux entre elles ayant alimenté et entretenu la crise malienne et leur permettant d'opposer un front uni à la menace djihadiste redevenue dangereuse pour l'ensemble du Mali. Il est bien entendu que les autorités maliennes inquiètes de la résurgence des groupes djihadistes sur leur territoire en appellent à l'ONU par la voix de leur ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop pour qu'elle renforce face à ces groupes la force de frappe et d'intervention de la Minusma (Mission de l'ONU) qui a pris la relève dans la mission de sécurisation du Nord-Mali de la force française « Serval ». Mais il est impératif qu'en parallèle le gouvernement malien et les mouvements représentatifs de la rébellion touarègue du Nord-Mali qui négocient à Alger prouvent à la communauté internationale qu'ils sont disposés à se faire des concessions dont l'application et le respect contribueraient à isoler les groupes djihadistes des populations du Nord-Mali dont ils ont su exploiter à leur profit les frustrations et les haines suscitées en leur sein par le statut de citoyens de seconde zone privés du minimum dont jouissent leurs compatriotes du Sud. L'urgence d'un accord intermalien n'en est que plus prégnante depuis que les groupes djihadistes ont signé leur retour au Nord-Mali. L'Algérie, c'est une certitude, aidera de toute son expertise les frères maliens à dépasser leurs divergences pour privilégier l'intérêt de leur nation.