La libre circulation des biens et des personnes sera, grandement, encouragée et facilitée, a affirmé, hier, à Alger, l'ambassadeur de France, en Algérie, Bernard Emié. Plus de 300.000 visas devront avoir été attribués, fin 2014, aux demandeurs algériens, un nombre, nettement, en hausse par rapport aux 210.000 visas attribués, en 2013, a-t-il expliqué. Le diplomate français, qui a fait plusieurs postes dans les pays arabes dont Amman et Beyrouth, a affirmé, dans un entretien à l'agence APS, que les autorités françaises, soucieuses de développer les relations de coopération, avec l'Algérie, dans plusieurs domaines et en particulier celui de la libre circulation des personnes, ont «un objectif simple : permettre davantage d'échanges humains entre nos deux pays, pour favoriser nos échanges économiques, culturels et touristiques». Il précise que «la France a consenti des efforts importants, ces dernières années, dans trois domaines, pour faciliter, toujours davantage, la mobilité» entre les deux pays et dans l'espace Shengen. «D'abord le nombre de visas attribué, qui a connu une croissance significative avec 210.000 délivrés en 2013. La hausse va se poursuivre en 2014 avec probablement plus de 300.000 visas délivrés», précisant que «75% des demandes reçoivent une réponse positive, dans les 3 consulats généraux français, en Algérie» (Alger, Oran et Annaba). «Le deuxième progrès important concerne la durée de validité des visas de court séjour», poursuit M. Emié qui explique qu'à la demande de «Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du Développement international, nous accordons, depuis un an, un nombre croissant de visas de circulation qui représentent, à présent, près de 50% du total des visas attribués, et qui permettent de se rendre, régulièrement, en France et dans l'espace Schengen, sur une période de plusieurs années, sans être obligés de demander un nouveau visa». Le troisième point a trait, selon le diplomate français au «rythme de traitement des dossiers, qui conditionne l'échelonnement des rendez-vous. Pour faire face à l'augmentation, très importante de la demande qui atteint, désormais, 35 % par an, des postes supplémentaires ont été créés, au sein des consulats, ainsi qu'un effort portant sur les modes d'organisation et la simplification des procédures». «Nous sommes, ainsi, passés entre l'automne 2013 et le printemps 2014, pour le seul consulat général d'Alger, de 900 à 1 200 dossiers traités par jour», souligne M. Emié qui précise avoir donné «instruction (pour) que nous poursuivions dans ce sens, avec un objectif de 1.500 dossiers traités, par jour, d'ici la fin 2014. ECONOMIE, CORDON OMBILICAL ENTRE PARIS ET ALGER Sur le plan économique, les relations de coopération franco-algériennes sont, également, sur la bonne voie. Mieux, le diplomate français assure que «le développement des relations économiques est au cœur de ma mission». Pour lui, le renforcement «de notre partenariat est, pour nous, une priorité stratégique», avant de rappeler que la France est le second partenaire économique de l'Algérie, avec des échanges s'élevant à 10 milliards d'euros, en 2013. La France est, également, le premier investisseur, hors hydrocarbures, et le premier employeur étranger, en Algérie, avec la présence de 450 entreprises, notamment dans les services qui ont permis de créer 40.000 emplois directs et 100.000 emplois indirects. «Mon ambition je ne suis pas sûr d'y parvenir mais j'y travaillerai, sans relâche est que nous redevenions le premier partenaire économique dans tous les domaines», a encore promis M. Emié. Le 10 novembre prochain, un important rendez-vous économique attend les deux pays, à l'occasion de l'inauguration, à Oran, de la première voiture française qui sortira de l'usine Renault de Oued Tlétat. Il y aura, également, du beau monde, avec la présence annoncée de Laurent Fabius et du ministre français de l'Economie, de l'Industrie et du numérique Emmanuel Macron. Cette rencontre sera, côté algérien, animée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal. Le projet Renault-Algérie va créer, à terme, plus de 1.200 emplois directs et plusieurs milliers d'emplois indirects. GUERRE CONTRE LE TERRORISME, UN OBJECTIF COMMUN En matière de coopération sécuritaire et plus globalement, dans la lutte contre le terrorisme, Alger et Paris restent en phase et ont les mêmes objectifs, a, par ailleurs, confirmé l'ambassadeur de France, en Algérie. Il dira, sur ce volet que «d'une manière plus générale, la coordination entre la France et l'Algérie (en matière de lutte contre le terrorisme) est étroite et opérationnelle». «Notre concertation est intense, confiante et concerne tous les domaines», a-t-il affirmé, avant de rappeler que «nos deux ministres sont en contact, très régulièrement, pour échanger et coordonner leurs positions et leurs initiatives». Mieux, «nous continuerons à travailler, étroitement, sur ces sujets avec les autorités algériennes durant les mois à venir», a-t-il, encore relevé, rappelant, par ailleurs, qu'avec le «lâche assassinat de notre compatriote Hervé Gourdel, le terrorisme est, pour la France et l'Algérie, un ennemi commun et nous devons lutter, ensemble, sans relâche contre ce fléau». La mort horrible de notre compatriote a touché aussi bien les Français que les Algériens, qui ont tant souffert, par le passé, de la violence terroriste, et que j'ai eu l'occasion de remercier pour leurs nombreux témoignages de sympathie et de solidarité», dira-t-il encore. Sur le dossier libyen, le diplomate français a confirmé le soutien de Paris, à l'initiative algérienne de soutenir le dialogue, entre les parties libyennes, pour arriver à une solution consensuelle et acceptée à ce conflit qui déchire un pays voisin de l'Algérie. «Nous partageons, avec les autorités algériennes, une grande préoccupation sur les risques liés à la déstabilisation de ce pays», estime M. Emié pour qui «il n'y a pas d'autre choix que celui de renouer le dialogue entre les Libyens et de favoriser la restauration de la sécurité et des institutions de l'Etat.» Pour le dossier malien, il a rappelé que le Président François Hollande «a eu l'occasion de saluer et de soutenir l'action de l'Algérie, en faveur d'un règlement durable de la crise malienne». «Depuis le début de cette crise, nous n'avons cessé de souligner l'importance du dialogue et de la réconciliation politique, au Mali» , explique le diplomate qui a assuré que la France appuie «les discussions, en cours et les efforts déployés par l'Algérie pour qu'elles aboutissent à un bon accord qui puisse être appliqué, de bonne foi, par toutes les parties maliennes».