Les animateurs de la Fédération nationale de lutte contre la drogue et la toxicomanie (FNLDT) ont imprimé cette année une orientation plus élaborée à leur action en sortant des sentiers battus et en visant à donner plus d'efficacité à leur action. «Nous avons élaboré une plateforme contenant les principales recommandations que nous pensons absolument nécessaires à concrétiser pour lutter efficacement contre ces fléaux, recommandations que nous avons présenté à l'Office national de lutte contre la drogue, organisme dépendant du ministère de la Justice, et qui a invité cette année les associations versées dans le domaine », nous a déclaré hier le Dr. Benarab Abdallah, président de la FNLDT. Nées de l'expérience de lutte sur le terrain acquise par cette fédération, ces recommandations réorientent l'action en tenant compte beaucoup plus de la force de la sensibilisation, de la prévention et non pas de la répression et la condamnation, a expliqué notre interlocuteur. «Parce que, a-t-il poursuivi, nous nous sommes rendus compte que la sensibilisation et la prévention sont les mots-clés de la lutte contre la drogue et la toxicomanie, lutte qui s'inscrit dans le long cours. Nous avons également demandé, pour les toxicomanes, qu'il y ait un centre de prise en charge, pour l'écoute et les soins, dans chaque wilaya. Il y a aujourd'hui beaucoup de toxicomanes qui sont demandeurs de soins, mais qui ne trouvent pas où s'orienter, qui ne veulent plus aller discuter chaque semaine avec un psychologue puis ressortir sans aucun but », a signalé le Dr. Benarab. Et d'indiquer que les malades veulent être suivis par des soins médicaux et non pas seulement psychologiques. Mais le plus important pour les gens de la fédération, a-t-il dit, concerne aussi les psychotropes qui prennent une part très importante dans la consommation des drogues. Ceci, parce qu'ils se les procurent facilement et à des prix relativement bas. « C'est pourquoi, nous avons demandé à l'office national de prendre contact avec le ministère de la Santé pour faire en sorte que les pharmaciens n'acceptent que les ordonnances contenant les psychotropes émanant de spécialistes neurologues ou psychiatres. D'autre part, nous avons demandé que le nombre de pharmacies délivrant des psychotropes soit réduit à une seule par quartier. De sorte que le contrôle de la vente de ces médicaments soit beaucoup plus rigoureux et permette d'empêcher les fuites ». Enfin, la dernière sonnette d'alarme tirée par la FNLDT est de considérer que la lutte contre la toxicomanie comme une priorité et, comme telle, doit être suivie par le ministère de la Santé. Mercredi dernier dans l'après-midi, les représentants de la Fédération nationale de lutte contre la drogue et la toxicomanie (FNLDT) venant de plusieurs wilayas se sont rencontrés au CEM Benabdelmalek de Constantine. Avec d'autres partenaires comme la Gendarmerie nationale, la Sûreté, la Protection civile et les douanes algériennes, ils ont procédé au lancement de la campagne 2014/2015 de sensibilisation et de prévention contre ces fléaux, campagne qui va durer une année et toucher le milieu scolaire et de la formation professionnelle. A cette occasion, ils ont exhibé les chiffres habituels enregistrés lors de la campagne qu'ils viennent de mener en martelant que le danger constant reste toujours constitué par le cannabis qui vient en grande quantité du pays voisin de l'Ouest, le Maroc, qui cultive cette drogue sur une surface importante. Les saisies qui sont opérées chaque année sur le territoire national par les services de sécurité, essentiellement la gendarmerie, ont atteint l'année dernière 164 tonnes. Et de rappeler que le chiffre des toxicomanes a atteint, lui, à titre indicatif, plus de 300.000 durant l'année 2011. Ce chiffre augmente chaque année.