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Ne ferme pas ta gueule, Louisa…
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 29 - 11 - 2014

Le «ferme ta gueule» adressé à Mme Louisa Hanoune par un homme d'affaires, importateur de son état, n'est pas à mettre sur le compte d'un simple dérapage vulgaire du débat politique. On est devant une sommation de se taire faite par un représentant du «business» qui s'affirme politiquement et affiche clairement ses ambitions. Certains sont tentés par un «bien fait pour Hanoune» qui à force de défendre Bouteflika se voit sommée au silence par un de ses partisans affichés.
Même si l'incident devrait donner à réfléchir au PT - que pèse son soutien critique au pouvoir face à cette montée en puissance de ces représentants d'un «capitalisme très spécifique» ? -, il faut défendre le droit absolu de Mme Hanoune à ne pas «fermer sa gueule». D'autant qu'elle ne l'a pas ouverte pour ne rien dire. Qu'un ministre assiste, au nom du gouvernement, à l'intronisation d'Ali Haddad à la tête du FCE, est tout à fait compréhensible. Le protocole l'admet. Qu'il y en ait eu sept, l'est beaucoup moins. C'est un message politiquement significatif. Il était légitime que la dirigeante d'un parti politique le relève, s'en étonne et s'en indigne. Cette proximité des politiques et de l'argent existe, mais avec cette cérémonie du FCE, elle s'affiche. Sans aucune gêne. Un signal transmis jusqu'à satiété que l'argent est au pouvoir ou à ses portes.
Que Mme Hanoune défende Bouteflika comme M. Baïri ne change rien à la pertinence de ses remarques. On peut, à la rigueur, lui faire remarquer qu'elle a fait une lecture fausse de la séquence de ces quinze dernières années, on ne peut lui reprocher d'être choquée par cet étalage. Le patronat en général et le patronat algérien surtout n'a aucune légitimité particulière à adresser une sommation de silence à des politiques. Et ce n'est pas insulter ces patrons que de constater qu'ils ne sont pas des créateurs de valeurs et qu'ils sont des « riches» mais pas des capitalistes. La rente - elle existe, elle est très inégalement répartie et elle pose problème n'en déplaise aux révisionnistes - est un enjeu central.
La politique jusqu'à ce jour tourne autour de la manière d'affecter les ressources et au profit de quelles catégories sociales. Cette rente va devenir de moins en moins suffisante pour entretenir le mode de redistribution actuel. Des arbitrages vont être faits. La grande question est de savoir comment ces arbitrages seront faits. On parle beaucoup de transition politique et le pouvoir la rejette. Mais il existe déjà une transition qui est en train de changer la nature de l'Etat avec un transfert, caché, du pouvoir vers de nouvelles catégories. Une alliance entre le vieux système et les nouveaux riches qu'il a lui-même créés est en train de se mettre en place. De manière désormais visible. C'est une «transition politique» qui ne dit pas son nom, elle se fait via un transfert occulte du pouvoir entre gens «d'en haut».
Louisa Hanoune l'a peut-être découvert, un peu tardivement, dans cette inflation de ministres assistant au plébiscite d'un homme d'affaires aux relations privilégiées avec le pouvoir. Les nouveaux riches ont déjà un discours rodé : ceux qui s'inquiètent de leur poids politique sont traités d'envieux et de jaloux. De manière inconsciente, Haddad a lancé cette phrase énorme : «Je suis un Algérien à part entière». C'est juste. Cela devrait être le cas de tous les Algériens. Mais ce n'est pas le cas dans un système de cooptation et où les «transitions» se font par le fait accompli. Pour l'instant, dans ce pays, il y a des super-citoyens et il y a ceux qui ne sont pas encore des citoyens. Raison de plus pour ne pas «fermer sa gueule».


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