Booster les chantiers de logements publics locatifs (LPL) en mettant le paquet dans les sites les plus avancés dans le but d'attribuer un «bon paquet» à brève échéance, dans un contexte marqué par le risque imminent lié à la vulnérabilité du vieux bâti, d'une part, et la pression montante du dossier autant pesant que délicat des pré-affectations de l'autre part. Tel était le mobile premier de la tournée effectuée, hier lundi, par le chef de l'exécutif local, M. Abdelghani Zâalane, à travers plusieurs ateliers de logements à vocation sociale. C'est sans doute faute de bureaux d'études qui soient maîtres -stricto sensu- de leurs chantiers, capables d'instaurer une discipline et un ordre général à tous les intervenants dans leur champs d'action, que le wali s'est vu contraint de mettre en place un cellule de suivi et de coordination par chaque site. Certes, il se serait passé volontiers de cet instrument « intersectoriel » inventé à l'échelon du micro-chantier s'il avait trouvé en place l'organisme naturel « garde-fou » du suivi et de coordination, qui ait l'œil du maître sur tout ce qui s'y déroule. Ainsi, après avoir installé sur place une cellule de suivi pour chaque chantier LPL supervisé, le wali a donné rendez-vous, pour aujourd'hui, en début de matinée, au 13e étage du siège de la wilaya, à tous les chefs de cellules et les directeurs concernés, pour, d'abord, leur préciser les missions dont ils sont chargés et, ensuite, arrêter un mode de travail commun. C'est sur l'efficacité, la célérité et l'intransigeance de cette organisation interne «collée» au chantier, 7 sur 7 et H24, que le premier responsable compte le plus pour dynamiser vraiment les travaux et, partant, respecter les planning et les échéances de livraison des logements. C'était le cas, en effet, pour tous les points visités, à commencer par le projet de 2000 logements LPL au SUF 04, Belgaïd, commune de Bir El-Djir, confié à l'entreprise chinoise ZIEC, jusqu'à celui des 2000 logements LPL à Oued Tlélat, en passant par les sites de 5100 logements LPL au SUF 02, Belgaïd (Bir El-Djir), confié à l'entreprise turque ARSLAN, le site de 3100 logements LPL à Oued Tlélat et celui de 2000 unités de même type, implanté dans le même POS SAU1 (Plan d'occupation du sol, secteur à urbaniser n°1). Quant à sa visite au site de 700 logements LPL, situé un peu plus bas par rapport au POS projeté, M. Zâalane ne l'a programmée a priori que pour faire l'annonce du relogement, « au plus tard fin février des mal-logés d'El-Hamri et de Mediouni qui sont titulaires de pré-affectations, tout en les assurant qu'ils ont leur propre programme mais également leurs propres quotas dans chaque programme implantés chez eux, quel qu'en soit l'intitulé. Des assurances qui ont eu un effet très réconfortant sur la foule, très pacifique du reste, qui entourait le wali. Ce dernier, à l'instar de tous les présents, sont restés stupéfiés par la haute qualité des appartements qui accueilleront, d'ici peu, les familles d'El-Hamri et de Mediouni, mais également le design architectural et l'aménagement urbain du site tout entier. «On se dirait qu'on a du LPP et non du social. En tout cas, c'est largement plus beau et plus confortable que le LPA et l'AADL et encore davantage que le LSP », a réagi, à chaud, un responsable d'un autre secteur. « En plus, c'est gratis », lui répliquera un journaliste tout aussi assommé par le standing et la finition bien léchée de ces 700 logements LPL. Au début de sa visite, le wali s'était rendu au site de la désormais ancienne base de vie de BATIOR pour s'enquérir des préparations à l'installation, dans les tous prochains jours, des entreprises (une chinoise C2SS et une algérienne privée SARL Kara Terki Djamel, retenues à partir d'une short-list agréée par le ministère de l'Habitat) qui auront à réaliser les 1.252 logements LPL réservés aux habitants de la fameuse cité de Batimat Taliane. « Maintenant on peut dire que nous avons trouvé une solution à ce dossier épisodique », dira d'un ton assez réjouis, M. Zâalane, dans le micro d'une chaine TV. Et la solution, elle est réellement, sauf pour un aveugle, très avantageuse pour les locataires de la cité en préfabriqué de Batimat Taliane, dans la mesure où, non seulement ceux-ci auront des logements de bonne qualité et sur un site à haute valeur foncière et immobilière, mais, bien plus, dans une sorte de village neuf équipé de tout, puisque l'on prévoit la réalisation en parallèle de tout un ensemble d'équipements d'accompagnement sur cet espace de 17 ha. Le coût des 1.252 logements est de l'ordre de 3,2 milliards de DA. L'on saura par ailleurs que BATIOR a été délocalisée vers la zone d'activité Nedjma où deux lots de terrain de 15.000 m2 et 9.000 m2 leur ont été attribués en remplacement à l'assiette expropriée. Ce qui n'a pas été du goût de certains travailleurs et cadres de BATIOR qui n'ont pas caché leur frustration hier lors de la visite du wali.