Les libraires constantinois sont unanimes, le livre parascolaire, du préscolaire au baccalauréat, en haut ou en bas de gamme, illustré ou pas, se trouve à la tête des livres les plus vendus en 2014. Du cycle primaire au secondaire, en passant par le moyen, les maisons d'édition rencontrent une concurrence féroce en matière d'édition/vente de dictionnaires, imagiers, fascicules, dépliants pédagogiques, CD ROM, annales, examens et corrigés-types pour les trois trimestres etc. « Le livre parascolaire, conforme au programme officiel, avec les solutions des exercices, se taille la part du lion en nombre d'exemplaires vendus cette dernière année dans la gamme du livre parascolaire en général », nous a informé Salah, un libraire dans le centre-ville de Constantine. Il est à remarquer que « le livre parascolaire, dont le prix varie entre 100 et 700 DA, représente pas moins de 70% du chiffre d'affaires des librairies », comme nous l'ont confirmé tous les libraires que nous avons approchés. Un commerce sûr, florissant et très rentable et pour preuve, les rééditions annuelles, les nouveaux arrivages permanents, quoique dans le fond, les livres se rééditent avec de petits changements. Qu'est ce qui fait, donc, que certains titres se vendent mieux que d'autres ?. Une question à laquelle nous a répondu une mère de famille : « Mon fils est en classe terminale, et depuis le collège, une seule série l'accompagne dans ses cours et sa révision, et c'est très réussi, du moment que cela m'a évité de lui payer des cours de soutien, car je préfère de loin acheter un livre parascolaire par matière, à 500 DA, avec tout le programme annuel dedans, que de verser 1500 DA et plus par mois et par matière, ça me fait des économies quand même. Et puis vous savez, de bouche à oreille entre parents d'élèves, on s'oriente facilement vers le meilleur livre ». Afin de trouver une explication à ce grand engouement des familles pour le livre parascolaire, nous avons approché un père qui était en train de choisir un livre pour sa fille. Il nous a confié que « tous les parents ne sont pas capables d'aider leurs enfants durant leur cursus scolaire, le corrigé des exercices du livre officiel me permet d'aider ma fille dans ses devoirs, voir même lui expliquer et préparer ses leçons et puis, tout le monde le sait, sur le livre officiel actuel, on ne trouve pas comme cela était le cas naguère, une bonne leçon accessible à tous ». « L'enseignante de ma fille m'a informé que l'apprenant doit fournir, tout seul 90 % du contenu de la leçon, il doit être à même de tirer des conclusions à partir des réponses aux activités proposées au début de chaque leçon, c'est donc pour préparer ces activités que j'achète des livres parascolaires », intervient une mère. A noter à la fin que ce phénomène n'est pas propre à une seule classe sociale, des plus nécessiteux aux mieux nantis, de la catégorie la moins instruite à la plus cultivée, tous les parents s'y mettent.