Les prix des livres, pour enfants notamment, exposés à la vente à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, à l'occasion de la 5e édition du Festival culturel local «Lire en fête», organisé cette année sur le thème «Libère ton imaginaire», restent, de l'avis même de nombreux chefs de familles, rencontrés sur les lieux, inaccessibles. «Les prix des ouvrages, scolaires et parascolaires notamment, ne sont pas à la portée des bourses moyennes. Ils sont excessivement chers», relèvent de nombreux parents qui ont souhaité que ces livres-là, «soient subventionnés par l'Etat», comme cela fut le cas autrefois. «Seul un soutien de l'Etat est à même de permettre à de larges couches sociales de s'offrir ce type d'ouvrages», fait observer une mère de famille qui vient de refuser à sa fille, scolarisée au primaire, une encyclopédie. «Je ne peux consacrer un budget supplémentaire à l'achat de livres pour ma fille après les dépenses liées à la rentrée scolaire mais aussi et surtout celles engagées durant le mois sacré du ramadhan et la fête de l'Aid», nous a-t-elle dit. Un père de famille accosté devant le stand de l'ENAG (Entreprise nationale des arts graphiques) en compagnie de ces deux enfants, une fille et un garçon, en âge scolaire, a estimé, lui aussi, que les prix des livres pour enfants ne sont pas à la portée des bourses moyennes. «Ils sont relativement chers», a-t-il dit. L'ENAG, à l'instar des autres maisons d'éditions, présentes à cette exposition-vente de livres, propose de nombreux ouvrages pour enfants dont une série «j'apprends ma langue» en arabe de l'universitaire Ali Kechroud, «Lecture facile» de la maison d'édition Yamama de Tunisie, «Lire et comprendre» de Paul Jack Bonzon, des contes pour enfants «Kalila et Dimna», les lexiques économiques en trilingue, arabe, français et tamazight, de Mohand Ouramdhane Larab mais aussi des ouvrages de dessins animés. «On voudrait bien que nos parents nous achètent beaucoup de livres scolaires et parascolaires, mais moi, personnellement, je n'oserai pas demander à mon père de me les offrir après nous avoir, ma sœur et moi, acheté quelques manuels scolaires d'exercices corrigés de maths, d'arabe et de technologie. «Notre père vient de débourser plus de 1 500 DA rien que pour ces ouvrages-là», disent, pour leur part, ces enfants. «Ce sera pour la prochaine fois», nous a-t-il rassuré, en nous promettant de nous acheter une série d'ouvrages de notre choix, à la prochaine exposition-vente et/ou au niveau d'une librairie du coin, si nous obtenons d'excellents résultats scolaires. D'autres chefs de familles venus avec leurs enfants, visiter cette exposition-vente de livres, ont abondé dans le même sens. Tous, du moins ceux que l'on a accostés, trouvent que les prix des livres ne sont pas à la portée de n'importe qui. «Seule une catégorie de personnes peut se permettre de satisfaire la demande en livres de leurs enfants, indispensables pour leur épanouissement et l'approfondissement de leurs connaissances, regrette une dame qui vient de refuser à sa fille, inscrite en préscolaire, nous a-t-elle dit, un ouvrage de coloriage à 200 DA, pourtant, recommandé à ce niveau scolaire. Depuis l'ouverture de cette exposition-vente d'ouvrages, pour la plupart destinés aux enfants, peu de livres, scolaires et parascolaires notamment, ont été vendus, du moins jusque-là, a-t-on constaté. D'aucuns chez les représentants des maisons d'édition présentes à cet événement culturel annuel, ont mis en avant la coïncidence de ce rendez-vous culturel avec la rentrée scolaire, synonyme de dépenses, pour justifier cette «mévente». «Ça n'a rien à voir avec les prix affichés», a soutenu la représentante de l'ENAG. Seize maisons d'édition dont l'ENAG, Z-Link, Multi-Livres et La Pensée prennent part à l'exposition-vente de livres, pour la plupart destinés aux enfants, qui se tient depuis samedi dernier, à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, à l'occasion de la cinquième édition du festival culturel local, «Lire en fête».