Un plan régional de lutte contre le terrorisme dans la sous-région sahélienne est en voie de finalisation. Il devrait impliquer plusieurs pays de la sous-région, sous la conduite de l'Algérie, très sollicitée ces derniers temps en matière de lutte et de défense contre la menace terroriste. Accompagnant le président Mahamadou Issoufou, en visite d'Etat de trois jours en Algérie, le ministre nigérien de la Défense, Karidjo Mamadou, a annoncé que la situation sécuritaire dans la sous-région était «sous contrôle», ainsi que l'élaboration en cours d'un plan d'éradication de la menace terroriste. Il dira ainsi, en substance, que 'la situation dans la sous-région (du Sahel) est sous contrôle et on est en phase de finalisation du plan d'éradication de la menace terroriste». Le ministre nigérien de la Défense s'est également longuement entretenu avec le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP. Les entretiens ont notamment porté sur la coopération militaire et les relations entre les deux institutions au sein des organisations de défense régionales, notamment le Cemoc. Il a d'ailleurs qualifié cette coopération de «très fructueuse», avant de relever que les deux pays »se concertent généralement autour de tous les problèmes qui touchent à la sécurité dans la sous-région, notamment au sein du Comité d'état-major opérationnel conjoint, mais aussi dans le cadre de la coopération bilatérale». Les entretiens entre les deux parties ont par ailleurs abordé la situation chaotique en Libye et ses effets sur la stabilité et la sécurité des pays voisins, d'autant que des groupes touaregs convertis au terrorisme, comme Ansar Dine, se sont installés dans le sud de la Libye où ils se sont approvisionnés en armes de guerre. Pour l'Algérie comme pour le Niger, ces groupes 'volants'' lourdement armés, qui surfent sur trois frontières, restent la menace potentielle la plus sérieuse pour le moment. Une menace qui concentre, selon certaines sources militaires, une grande attention de l'armée algérienne, qui surveille dorénavant tous les mouvements suspects des frontières libyennes à celles nigériennes et maliennes. Le soutien de l'Algérie dans le renforcement du dispositif sécuritaire nigérien, ainsi que son expérience dans la lutte antiterroriste sont grandement nécessaires à un Niger pratiquement 'sans défense'' face aux groupes terroristes d'Aqmi. Par ailleurs, le ministre nigérien de la Défense a salué les efforts de l'Algérie et le Niger pour la restauration de la sécurité au Mali et en Libye, à travers la «concertation». «Nous avons des capacités opérationnelles assez intéressantes», a-t-il relevé. Sur un autre registre, le Niger veut davantage sécuriser le nord du pays avec une coopération militaire plus palpable avec la France, qui a installé à Madama, dans l'extrême nord du pays, une base aérienne dont la piste d'atterrissage a été refaite. Cette base aérienne, dans le nord du Niger, proche de la Libye, sera en quelque sorte une base avancée de l'opération conjointe antiterroriste Barkhane. La coopération militaire entre l'Algérie et le Niger, et via le Niger entre l'Algérie et la France contre les bases terroristes dans le Sahel, et plus précisément dans l'extrême nord du Niger, près de la Libye trouve dès lors toute sa consistance, d'autant que pour la France, les questions sécuritaires passent au second plan par rapport à la protection des mines d'extraction d'uranium et la protection de ses ingénieurs et personnel d'encadrement expatriés qui y travaillent.