La crise des prix pétroliers, avec une baisse de plus de 20%, en moins de 2 mois, des cours, n'est pas inquiétante, pour le moment, ni catastrophique, estime le ministre des Finances Mohamed Djellab. Interrogé par des parlementaires, en marge de l'adoption du règlement budgétaire, pour 2012, il a assuré que le gouvernement algérien suit avec «une grande attention» mais avec «calme», l'évolution des cours pétroliers. Avec aplomb, il a, également, affirmé que la situation est, jusque-là, «maîtrisée». En fait, ajoute t-il, le gouvernement avait pris en compte «tous les scénarios possibles, concernant la baisse des prix du pétrole, y compris les pires (scénarios)». «Le gouvernement réagit, avec calme, face à la chute des cours du brut», assure-t-il, rappelant que les principaux agrégats économiques restent solides, avec un très faible niveau d'endettement extérieur. L'Algérie, contrairement à la période des années 1990, avec un endettement extérieur de quelque 32 milliards de dollars, n'a plus, aujourd'hui, qu'un stock de moins de 400 millions de dollars. Une situation, certes, très confortable, d'autant que le ministre des Finances ajoute que la crise des prix pétroliers n'affecte pas, tellement, le niveau des caisses de l'Etat grâce à «un volume important des réserves de change». «Une telle situation, a-t-il poursuivi, permet à l'Economie nationale de renforcer sa résilience, face aux chocs externes, à long terme». Il a, cependant, reconnu la «difficulté» de faire des prévisions exactes, à moyen et long termes. Cependant, le gouvernement a pris les mesures nécessaires pour rationaliser les dépenses publiques et réduire la facture des importations afin de permettre de réaliser les objectifs de croissance escomptés, a-t-il expliqué, par ailleurs. Mercredi dernier, lors d'un passage à l'émission Hiwar Essaa' de l'ENTV, le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait assuré que «le gouvernement avait anticipé, depuis l'été dernier, la chute des prix du pétrole, en prenant des mesures préventives», pour faire face à cette situation. Mieux, il précisera que l'Algérie s'était préparée à cette éventualité, en prenant des «mesures préventives» à même de faire face à la chute des prix du pétrole, tirant, ainsi, les enseignements de la crise de 1986. Les chiffres du Fonds monétaire international (FMI), sur l'évolution des réserves de change de l'Algérie, laissent dubitatif. En 2013, l'Algérie détenait 194 milliards de dollars dans ses réserves de change, et en 2014, elle ne possédait plus que 187 milliards de dollars. Pour 2015, cette baisse va se poursuivre et les réserves de l'Algérie seront de 172 milliards de dollars. Le Fonds avertit, en fait, contre la fragilité économique de l'Algérie, dont les recettes d'exportations ne proviennent que des expéditions d'hydrocarbures et dérivés. La chute des prix, combinée autant à une offre abondante sur le marché qu'à un ralentissement de la croissance dans les grandes économiques, la Chine y compris, impacte déjà l'Economie nationale, dont les importations devraient atteindre les 60 milliards de dollars, en 2014, après la clôture de l'exercice. La poursuite de la chute des cours pétroliers, en 2015, devrait être mieux gérée par l'Algérie, préconise, par ailleurs, le FMI. Mais, selon le Premier ministre, l'Algérie couvrira le déficit induit par la chute des cours du pétrole, en recourant à l'investissement public, sans pour autant toucher aux réserves de change, mettant l'accent sur la préservation de la souveraineté du pays, dans la prise de décision. Sur les marchés pétroliers, le cours de l'or noir oscillait, hier mardi, entre 45 et 48 dollars/baril, une fourchette à laquelle il faut ajouter, environ, 6 dollars pour le brut algérien.