Béji Caïd Essebssi (BCE), nouvellement élu président de Tunisie, effectuera à partir de demain mercredi une visite d'Etat en Algérie, à l'invitation du président Bouteflika. L'annonce de cette visite a été faite fin janvier par les services de la présidence algérienne. C'est l'ambassadeur algérien à Tunis, Abdelkader Hadjar, qui a transmis cette invitation au président tunisien. Pour autant, cette visite confirme la promesse du président tunisien faite lors de sa victoire à l'élection présidentielle de décembre dernier, lorsqu'il avait annoncé que sa première sortie à l'étranger sera consacrée à l'Algérie. «J'ai déjà déclaré pendant la campagne électorale que ma première visite officielle sera en Algérie. Je le confirme en tant que Président», a-t-il précisé dans une déclaration à la presse quelques heures après son investiture au palais de Carthage. Pour lui, «les relations algéro-tunisiennes vont s'améliorer davantage dans l'avenir». A Tunis, des experts estiment que cette visite de travail du président tunisien en Algérie va renforcer davantage les relations bilatérales et, surtout, confirmer la coopération sécuritaire entre les deux pays. Tunis a en fait déjà salué cette coopération militaire avec Alger et plus particulièrement dans la lutte contre les groupes d'Aqmi entre les frontières des deux pays, en plus de l'échange d'informations et de l'expertise algérienne. La sécurisation des élections législatives et présidentielle en Tunisie a été également un des importants éléments de cette coopération algéro-tunisienne en matière de lutte contre le terrorisme et le trafic d'armes aux frontières. Sur le plan économique, la Tunisie, qui vit pratiquement depuis 2011 et la révolution de Jasmin des aides financières du FMI, attend également beaucoup de l'Algérie. Au mois de mars dernier, l'Algérie avait accordé à la Tunisie une aide financière de 100 millions de dollars et au mois de mai, à l'occasion de la visite de l'ex-chef de gouvernement, Mehdi Jomaa, 500 millions de dollars dont une partie non remboursable. En outre, l'Algérie avait été le premier pays à avoir accordé un prêt à la Tunisie à l'époque du premier gouvernement tunisien formé après la révolution de Jasmin et dirigé alors par Caïd Essebsi. Des experts tunisiens affirment ainsi que la coopération économique algéro-tunisienne peut «se transformer en un partenariat d'exception » qui ne se limite pas uniquement à l'octroi d'aides financières algériennes mais impliquerait d'importants investissements dans plusieurs domaines intéressant les deux pays». Agriculture, artisanat, industrie, tourisme sont autant de segments de coopération potentiels entre les deux pays, estime-t-on en Tunisie. D'autant que sur le plan économique, le pays est face à une situation inquiétante avec le départ de plusieurs groupes et investisseurs étrangers. Une situation qui a exacerbé le front social, avec un rebond du chômage et des perspectives sociales moroses. Même si l'annonce lundi du gouvernement Essid, avec une majorité de ministres du parti du président (Nida Tounes, Ndlr) a revigoré la bourse de Tunis, le Tunindex, qui poursuit son mouvement haussier, gagnant 0,78% à 5.260,61 points.