Missionné récemment par le wali, Abdelghani Zaalane, pour piloter la cellule chargée de la coordination et du suivi des opérations de viabilisation de Haï Nedjma (ex-Chteïbo), le secrétaire général de la wilaya, Abdelghani Fillali, devait présenter un premier compte-rendu au conseil de l'exécutif qui a siégé mercredi à l'hémicycle. Au terme de son exposé, secteur par secteur, de la situation qui prévaut sur les lieux, le SG de la wilaya a positivement récapitulé en affirmant que le chantier de Chteïbo sera mené à bout vers avril prochain. Sans vouloir remettre en cause le sérieux de cette osculation, qui a eu lieu dans la petite salle amphithéâtre du siège de la daïra et non sur le terrain boueux de cette agglomération déstructurée née d'un recasement aux débuts des années 1980, des indices concrets permettent d'en douter. Il suffit de se rendre sur place, d'entrer dans les labyrinthes de Chteïbo, de voir les choses avec l'œil nu et de les toucher avec les doigts, de parler avec les habitants pas avec leurs représentants triés au volet, pour se rendre compte qu'il y a un fort contraste des taux d'avancement collectés dans une séance à huis clos, auprès des maîtres d'ouvrage, directeurs ou subdivisionnaires et des bureaux de suivi, d'avec la réalité crue. Car, c'est une évidence, le suivi, à distance et par interface, de l'évolution d'un processus ne peut jamais être en phase raisonnablement avec l'état physique effectif du processus. Le missionnaire du wali, non seulement était si sûr de «ses» chiffres à telle enseigne qu'il n'a pas jugé utile d'en citer les sources par souci de réserve et par mesure de défiance, s'est même permis, en guise de conclusion à son rapport devant l'exécutif de wilaya, de prendre expressément à son compte un engagement lourd : « Fin avril, donc, c'est le règlement de tous les problèmes de Chteïbo (Ndlr : achèvement des opérations du réseau d'assainissement, la voirie, l'AEP, le raccordement au réseau de gaz de ville ). On n'en reparlera plus ». Le compte-rendu du SG a fait table rase des problèmes et des contraintes qui se posent sur le terrain - alors qu'il avait pour rôle en tant que président de la cellule incarnant l'autorité publique aux côtés du chef de daïra d'Es-Sénia, de consigner ces points pour faire le point sur là où ça ne marche pas ; à moins qu'il voulait volontairement épargner au conseil ces détails d'ordre technique - et l'assistance au lieu d'avoir des réponses, par exemple, quant aux sources des problèmes et leurs solutions concernant le «chevauchement» entre action de branchement de gaz de ville et action d'éradication de fosses septiques, n'aura eu finalement droit qu'à des échéances de réception de travaux, qu'il va falloir prendre avec un maximum de défiance et de retenue. Réaliste dans ses propos, quant à lui, le wali a souligné en substance que ce grand effort des pouvoirs publics (il s'agit quand même d'une somme colossale de plus de 346 milliards qui a été injectée ces deux dernières années pour le développement de Haï Nedjma) est nécessaire mais non suffisant pour faire réussir le choix pour lequel l'Etat a opté, à savoir l'intégration de cette zone périurbaine déstructurée au tissu urbain de la ville. Pour le wali, « l'intégration de Chteïbo, tout comme celle de Sidi El-Bachir et El-Hassi, est une option irréversible ». Le même responsable a reconnu qu'il n'y avait pas jusque-là la coordination et l'intersectorialité dans les actions de mise à niveau entreprises à Chteïbo. « Nous savons qu'il y a tant de problèmes dans cette région, mais l'essentiel c'est qu'on puisse concrétiser ce qu'on a comme projets, consommer l'argent déjà disponible. Finalement, tout est question d'organisation, de méthode », a affirmé le chef de l'exécutif. Haï Nedjma a été au centre des préoccupations de M. Zaalane depuis son installation à Oran. Le début de prise en charge de ce dossier a été ponctué par une série de sorties de prospection dans cette agglomération, suivi par la mise en place d'une cellule de suivi intégrant des représentants de la population locale. « Nous ne sommes pas là dans un esprit d'antagonisme ni d'arbitrage, entre les uns et les autres, pour trancher sur « qui a raison et qui a tort ? ». Nous voulons, uniquement, résoudre les problèmes de premier ordre, en termes d'urgence et de nécessité, pour la localité de Chteïbo. Je ne vous promets pas d'en faire un paradis. En revanche, je m'engage, devant vous, à assainir, d'ici peu, la situation en matière d'alimentation en gaz naturel, l'AEP, l'aménagement, la voirie, l'éclairage, et tout ce qui suit », avait affirmé M. Zâalane Abdelghani.