Malgré toutes les précautions prises par les pouvoirs publics, notamment à travers l'exigence de l'extrait de naissance S12 et en mettant à contribution les moyens techniques les plus modernes, le passeport biométrique, considéré, techniquement, comme infalsifiable, présente quelques failles dont la principale réside dans la vulnérabilité des documents nécessaires à son établissement. Une affaire traitée par les éléments de la police judiciaire de la sûreté de daïra de Maghnia, illustre bien cette faille. Suite à une information faisant état de l'intention d'un baron de kif, faisant l'objet de 3 mandats d'arrêt, pour trafic de stupéfiants, de quitter le territoire national avec un faux passeport, les policiers ont mis en branle tous les moyens pour l'interpeller. Aussitôt les recherches ont été entamées et ont, très vite, abouti au service des passeports de la daïra de Maghnia où a été déterminée sa véritable identité. S'ensuit une diffusion générale à tous les ports et aéroports de ces informations afin que le baron soit interpellé à sa sortie du territoire. Des investigations ont, ensuite, été menées pour que soit retracé le parcours qui lui a permis de se faire établir un vrai faux' passeport par l'Administration au nom d'une tierce personne. Le mis en cause a, tout simplement, exploité le maillon faible de la procédure. Pour se faire établir un passeport au nom d'une personne décédée qui aurait eu son âge (35 ans), le baron a exploré du côté de Bab El Assa en s'intéressant au cas d'un enfant, décédé, il y a une trentaine d'années, à l'âge de 3 ans. Grâce à l'exploitation des inscriptions portées sur la pierre tombale, il n'a pas eu trop de peine pour se faire délivrer les extraits de naissance, sans mention du décès. Deuxième étape : il change de décor pour l'état civil de l'APC de Maghnia où il s'est fait établir un certificat de résidence et l'extrait de naissance S12, au nom de l'enfant décédé grâce, selon les policiers, à la complicité de certains agents. Il a établi, en bonne et due forme, une procuration à l'un d'eux afin de lui retirer le S12. Troisième étape: le baron se présente, personnellement, au service des passeports avec le dossier où seules les photos sont de lui, et accomplit la procédure avant de se faire délivrer, quelques jours plus tard, le passeport au nom du défunt de Bab El Assa, mais avec sa photo apposée. Vers minuit, une fois l'identité du fugitif et les informations portées sur le passeport connues par la police, elles ont été donc diffusées à tous les postes frontaliers. Le baron devait s'envoler vers Malte, à partir de l'aéroport Houari Boumediene, vers 6h du matin. Pour des raisons encore indéterminées, le baron aurait réussi, quand même, à embarquer. Plusieurs personnes impliquées dans cette affaire ont été présentées, mardi à la justice qui en a placé deux, sous mandat de dépôt et les autres mises en liberté provisoire.