Le président du MSP, Abderrazak Mokri, a dénoncé hier ce qu'il a qualifié «d'utilisation» de l'institution militaire à des fins politiques. S'exprimant à l'occasion d'une conférence de presse organisée au siège de son parti à Alger, Mokri critiquera sévèrement l'implication de l'armée dans le conflit qui oppose les anti-gaz de schiste et le gouvernement à In Salah. «On refuse l'utilisation de l'institution militaire dans la confrontation avec le peuple algérien», a-t-il tonné hier, en soulignant clairement qu'il s'agit là d'un complot fomenté contre toute l'Algérie. Pour M. Mokri, le problème doit ab solument être réglé de manière pacifique et politique, en évitant à tout prix la confrontation entre le peuple et le pouvoir. Le président du MSP s'interroge par ailleurs sur cette «promptitude» des services de sécurité à intervenir lorsque les militants de In Salah se sont rapprochés des sites où sont implantés les multinationales qui sont à l'origine, selon son analyse, de la «destruction» de nombreux pays arabes, à leur tête l'Irak. Le conférencier n'a pas été en outre tendre avec le chef de l'état, en l'accusant de tous les maux, notamment d'avoir entraîné tout le pays au bord du gouffre. « L'Algérie est livrée aux mains des responsables et de leurs enfants », soutient Abderrazak Mokri qui reproche au président d'avoir ramené l'ancien ministre de l'énergie, Chakib Khelil, à l'origine, dit-il, de toutes les affaires scabreuses qui ont éclaboussé Sonatrach. Le président du MSP est catégorique : « l'Algérie est réellement menacée », a-t-il lancé non sans rappeler la « gestion hasardeuse » des événements dans le sud du pays par les autorités. Pour le patron du MSP, le problème du gaz de schiste est la conséquence directe du quatrième mandat de Bouteflika qui a livré, estime-t-il encore, l'Algérie et ses richesses entre les mains des entreprises étrangères, en citant nommément la France. Pour ce qui est de l'appel du président de la République adressé le 8 mars dernier à l'opposition afin que cette dernière fasse des « concessions » pour l'intérêt suprême du pays, Abdrezzak Mokri dira que le combat des opposants en Algérie réside simplement dans la lutte contre la corruption et le désir de voir un jour le changement du système.