« Plusieurs tonnes de déchets médicaux dangereux se trouvent stockées depuis près de 3 ans dans des conteneurs fermés et entreposés dans un parking jouxtant le Chu de Constantine », selon une déclaration de M. Benissad, directeur général du centre hospitalo-universitaire Dr. Benbadis de Constantine. « Il ne faut pas cacher le soleil avec un tamis et mentir aux gens, nous avons bien une grande quantité qui est stockée à cet endroit depuis 2012 », a répondu tout de suite notre interlocuteur quand nous lui avons posé, jeudi dernier, la problématique de la gestion des déchets médicaux. Et d'indiquer toutefois que l'administration de l'hôpital a commencé à déstocker ces déchets avec la collaboration du seul fournisseur de prestations spéciales pour l'incinération de ces déchets qui existe au niveau de la région de l'Est, celui de Aïn M'lila en l'occurrence. Avec ce spécialiste, le Chu a réussi à reconduire un marché de fourniture de prestation pour toute l'année en cours. « Malgré que ce dernier se soit rétracté au début en disant qu'il ne voulait plus travailler avec le Chu de Constantine parce qu'il n'avait pas été payé depuis 2013, nous sommes parvenus à le convaincre de poursuivre notre collaboration mutuelle en lui promettant que ses factures en retard seront réglées », soulignera-t-il. Et de promettre que d'ici la semaine prochaine le problème des déchets sera réglé. En nous recevant jeudi matin dans son bureau, M. Benissad dira d'entrée qu'il ne faut plus cacher les choses en mentant aux gens, à la presse. Et de nous entretenir longuement du nouveau style de gestion qu'il est en train de mettre en place dans l'établissement qu'il dirige depuis moins de deux mois. « Et c'est en application des instructions de M. le Ministre de la Santé qui m'a donné carte blanche pour mener toute action susceptible de contribuer au redressement de cet établissement historique, notamment en matière de communication avec les médias qu'il faut recevoir et leur dire la vérité », a-t-il affirmé. Sur un autre registre, nous lui avons demandé de nous donner les raisons qui ont conduit à l'arrêt des travaux lancés en 2006 pour l'extension du centre anti-cancer (CAC), de nous parler de la situation à la maternité et des autres problèmes qui ont touché son établissement en défrayant la chronique locale et nationale durant ces dernières années. Pour le cas de la finition des travaux d'extension du pavillon du CAC, qui ont été interrompus depuis plusieurs années à cause d'un problème résidant au niveau du cahier des charges pour lequel le comité des marchés avait émis beaucoup de réserves, « nous sommes arrivés à surmonter cet obstacle et les travaux entrepris sur quatre étages vont être relancés dans un délai n'excédant pas 20 jours », affirme notre interlocuteur, soulignant à ce propos que les travaux prendront 10 mois au moins. « L'ancien CAC est achevé et les deux accélérateurs acquis dernièrement sont en cours d'installation. Et ils entreront en fonction fin avril - début mai prochain sans tarder, et en présence de M. le Ministre. C'est un défi que nous nous lançons », a-t-il affirmé catégorique. Et à partir de là, relève-t-il, le CAC prendra en charge le cancer du sein et l'ORL pour tous les malades. Et cela sera possible avec l'entrée en fonction des centres de Batna et de Sétif. Enfin, pour ce qui est de la maternité, les travaux de réfection entamés au rez-de-chaussée et au premier étage avancent à une cadence acceptable. « Néanmoins, nous continuons toujours à recevoir les parturientes venant des 17 wilayas de l'Est. Et cela ne va pas sans causer certains inconvénients, comme le fait d'avoir deux femmes dans un seul lit. En nous référant au directeur de la santé, nous avons convenu de faire un rapport dans ce sens au ministre de la Santé en lui demandant d'instruire les responsables du secteur de chaque wilaya de prendre en charge à leur niveau les cas ne présentant pas un caractère d'urgence », a conclu M. Benissad.