Comme une preuve de leur bonne foi en la médiation internationale, une délégation de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) sera présente à Alger, à l'invitation de l'Algérie. Le communiqué de la CMA, rédigé à Nouakchott, mardi, et signé, cette fois-ci, par Mohamed Elmaouloud Ramadane, le porte-parole du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), précise que la délégation sera conduite par Sidi Brahim Ould Sidatt, secrétaire général du MAA, pour expliquer, «de vive voix», la position de la Coordination qui, rappelons-le, a refusé de parapher l'Accord d'Alger pour la paix et la réconciliation, au Mali. Dans un précédent communiqué de presse rédigé dans la capitale mauritanienne, le 10 avril dernier, et signé par Mossa Ag Attaher, le porte-parole du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), la CMA avait tenu à informer l'opinion nationale et internationale qu'elle ne pourra pas parapher l'accord en question «dans son état actuel et à la date indiquée», le 15 avril, à Alger. La CMA avait réaffirmé, alors «son engagement à poursuivre le dialogue». Un engagement réitéré dans le communiqué du 14 avril et la disponibilité de la CMA «à travailler avec les autres parties à trouver une solution juste, dans la perspective d'une paix durable». La Coordination, qui regroupe, essentiellement, le MAA, la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA), le MNLA et le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), désire également, à travers cette visite, à Alger, «exposer, aux acteurs de la médiation internationale, les raisons qui ne lui permettent pas de parapher le document proposé à sa signature, le 1er mars ainsi que les réserves pertinentes remises à la mission internationale, le 17 mars 2015 à Kidal». Des amendements, déjà évoqués par le document signé par Mossa Ag Attaher «qui constituent l'essentiel des revendications de l'Azawad» remis, on s'en souvient, à la mission internationale qui s'était déplacée, le 17 mars 2015, à Kidal, dans le nord du Mali, pour convaincre la CMA de signer le projet d'accord. La Médiation avait essuyé un non catégorique de la Coordination qui fait de l'autonomie de l'Azawad une condition sine qua non pour parapher l'accord de paix. Un accord signé, le 1er mars dernier, dans la capitale algérienne, par Bamako et certains mouvements politico-militaires du Nord, engagés dans la plate-forme d'Alger, sous la supervision d'une médiation internationale présidée par l'Algérie. Pourtant, et dès le départ, la CMA a refusé de le cautionner, en demandant du temps pour l'expliquer à ses militants réfractaires. Sur le terrain, à Kidal, à Ber ou à Ménéka, les pro-Azawad avaient souligné les limites du texte qui n'intègre ni l'autonomie ni le fédéralisme, dans le projet d'accord de paix. La crainte de voir la violence reprendre sa place se confirme puisqu'un communiqué du MNLA, signé par son chargé de communication, Moussa Ag Acharatoumane, déplore «l'exécution sommaire d'un de ses membres actifs». Ahmad Ag Almaimoune dit Intafadla a été tué par des hommes à moto, supposés appartenir au Mouvement pour l'Unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), selon la même source d'informations, à environ 17 km de Indeliman (Talatayt). «Il revenait d'Indelimane, dans sa voiture, en compagnie de passagers qui n'ont pas été touchés», ajoute, encore, le communiqué du MNLA, ce qui appuie la thèse de la préméditation. Ahmad Ag Almaimoune avait, activement, participé aux opérations de lutte anti-terroriste, ces dernières années, explique-t-on encore. Le Mouvement rappelle, également, que ses membres sont ciblés par des groupuscules terroristes et des narcotrafiquants, dans l'Azawad «pour leur engagement dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes».