S'exprimant en marge d'une journée de pleins feux sur la société d'exploitation du tramway (Setram) de Constantine organisée, hier, à l'université des Frères Mentouri, M. Joël Combe, directeur général de cette société, nous a déclaré que « le tramway constantinois a atteint maintenant sa vitesse de croisière et il est en pleine croissance ». Il a indiqué que « le programme initial de la société a été changé dans le sens du renforcement de ses capacités de transport qui ont atteint à présent 25 000 voyageurs par jour en temps normal. Et en période de pointe, le chiffre atteint parfois jusqu'à 30 000 voyageurs avec des pointes qui vont parfois jusqu'à 40 000 voyageurs par jour ». « Le tramway fêtera ses deux ans d'existence au mois de juillet prochain, dira-t-il, mais dès à présent nous pouvons dire, sans risque de nous tromper, que nous avons atteint nos objectifs économiques et, surtout, psychologiques dans la mesure où les constantinois ont adopté définitivement le tramway et ils sont heureux de l'utiliser. Et de la sorte, le système est bien intégré dans la ville ». Evoquant les problèmes techniques qui se produisent souvent tout le long de la voie, M. Combe a estimé que « ce sont essentiellement des problèmes provenant de la tension électrique et ces inconvénients vont être progressivement dépassés avec l'installation, qui a été faite dernièrement, de postes de tension par la Setram ». En matière de sécurité de la voie, le responsable de la société constantinoise d'exploitation a « relativisé » les quelques incidents enregistrés, mettant cela sur le compte du retrait des agents qui régulaient la circulation dans les carrefours, lesquels ont été remplacés par la signalisation lumineuse. « Les conducteurs ne sont pas encore habitués à ce changement et ils paniquent parfois. Mais finalement cela se passe bien et, d'une façon générale, les constantinois se montrent plus sérieux et disciplinés. Ce qui n'est apparemment pas le cas ailleurs, à Alger par exemple, où le tramway rencontre beaucoup de difficultés », souligne notre interlocuteur. Pour la question tarifaire, le directeur général de la Sétram a précisé que cette prérogative relève essentiellement de l'entreprise du métro d'Alger, propriétaire du système. « C'est elle qui fixe les tarifs », a-t-il dit tout en excluant toute idée de révision des tarifs en vigueur, du moins à court terme. M. Combe a consenti également à répondre à nos questions relatives au projet d'extension de la ligne vers la nouvelle ville Ali Mendjeli. Il dira à ce sujet: « Nous sommes dans l'attente du feu vert du ministère et de l'entreprise du métro d'Alger (EMA), signal que nous devrions avoir normalement au mois de septembre 2015. La réalisation de ce projet, long de 13 kilomètres, sera menée, je pense, par une société française ». Pour sa part, M. Belaouar, chef du département génie du transport au laboratoire ingénierie des transports et environnement (LITE) de l'université Mentouri de Constantine, organisateur de la journée, nous confiera aussi que « cette journée est totalement dédiée à la société Setram de Constantine et rentre dans le cadre des activités du département pour s'ouvrir beaucoup plus sur le secteur d'exploitation des moyens de transport afin d'augmenter sa visibilité dans ce secteur ». Créé en 2011, ce département compte 806 étudiants engagés dans une dizaine de parcours : 5 licences et 5 masters. « Et avec tout cet effectif, nous voulons vulgariser certaines thématiques en organisant des portes ouvertes chaque année, tout en ciblant une entreprise, une société qui pèse sur le plan technologique, de l'activité et sur le plan de la formation des étudiants stagiaires », a indiqué M. Belaouar. L'objectif visé par cette journée est de rapprocher les activités et les services de cette société des étudiants de l'université.
