La délégation de l'Union européenne accréditée à Alger prévoit de «nourrir» les réflexions et débats de Care en y adjoignant des experts et spécialistes qu'elle fera venir de différents pays européens. C'est ce qui a été annoncé hier par son chef, l'ambassadeur Marek Skolil, à l'occasion de la cérémonie de signature d'un protocole de coopération avec Care (Cercle d'appui et de réflexion autour de l'entreprise) que préside Slim Othmani. Les deux parties comptent, par ce nouveau protocole, renforcer leur coopération tout au long de l'année 2015 «en organisant une dizaine d'événements sous le format des Matinales' que le cercle anime régulièrement autour de thèmes économiques et financiers, en réalisant des études thématiques et en éditant des publications sur des sujets liés au développement du secteur privé en Algérie». Les deux partenaires pensent même aller au-delà du cadre «local» en organisant des conférences internationales sur des thématiques qu'ils auront à déterminer en fonction des besoins d'éclairage et de compréhension de questions qui se posent au monde économique et financier. Si l'ambassadeur européen a fait savoir que la délégation de l'UE fera venir des spécialistes européens pour «se joindre occasionnellement aux débats de Care, pour les nourrir et partager les expériences», Slim Othmani souhaiterait que ces spécialistes soient des sommités (re)connues internationalement, qu'ils appartiennent à l'UE ou à d'autres pays, l'essentiel est que les débats et réflexions soient enrichies par des experts. Le président de Care estime que «cette coopération est basée sur beaucoup de confiance et a comme objectif de faire réfléchir, poser les problèmes, proposer des solutions pour assainir l'environnement économique». Les «Matinales de Care», dont l'appui logistique est garanti par l'UE au titre du programme de coopération 2013-2014, laisse Marek Skolil reconnaître bien apprécier «leur côté factuel même si elles permettent parfois à la passion de s'exprimer». Othmani ira dans le fond des choses en soulignant qu'«on n'a pas très bien compris cet arrimage de l'Algérie aux chaînes des valeurs internationales, on veut en débattre pour en comprendre les enjeux et les défis». L'un des thèmes «récurrent mais important» pour Othmani, les nouvelles technologies (TIC), il faut qu'on passe à un autre niveau, c'est très basique chez nous, dit-il. Il pense que «continuer à traiter l'information comme tabou, on ne va pas avancer, il faut que ça change». Entre autres thèmes importants et qui posent des problèmes à l'Algérie, l'intégration régionale parce qu'il y a derrière, selon lui, des enjeux et des défis économiques. «Il faut savoir les traiter selon nos intérêts», dit-il. Il rappelle que Care a été «le grand initiateur de la gouvernance de l'économie, a participé à l'élaboration du code algérien de la gouvernance des entreprises, on a initié Hawkamat El Djazaïr où nous avons ouvert le débat sur la gouvernance de l'entreprise publique, ce qui nous permettra d'aborder la gouvernance dans les politiques publiques». Le chef de la délégation de l'UE, l'ambassadeur Skolil, a fait savoir qu'il est prévu la finalisation avec le ministère de l'Industrie «d'un grand programme de soutien à l'amélioration des affaires en Algérie».