Dans le sillage du dernier remaniement ministériel, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a ordonné, hier, des changements à la tête de certaines institutions financières et entreprises publiques économiques. L'info, sans plus de précisions, a été donnée par l'APS, dans une dépêche, reprenant un communiqué laconique de la présidence de la République. Le document rapporte que le chef de l'Etat a, également, instruit les instances habilitées à mettre en œuvre ces changements «sans délai», comprendre, par-là, que les changements annoncés sont imminents, s'ils n'ont pas encore eu lieu. Même si aucune information officielle n'a été donnée, des noms, fuités et rapportés par des sites d'informations en ligne, ont circulé sur la Toile. Sans être devin, et donc sans surprise, les institutions touchées à la tête par ces remplacements sont issues des départements ministériels, directement concernés par le dernier remaniement. Ainsi, et pour le ministère de l'Energie et des Mines qui a enregistré le départ de Youcef Yousfi, victime du dossier du gaz de schiste, et remplacé par Salah Khebri, on annonce un changement à la présidence de la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach. Déjà fonctionnant avec un P-dg intérimaire Said Sahnoun qui avait remplacé Abdelhamid Zerguine, limogé en juillet dernier, le groupe pétrolier sera dirigé par Amine Mazouzi qui y occupait le poste de directeur Stratégie, Planification et Reporting. Ce remplacement est celui qui était le plus attendu, vu la vacance du poste. Si le cahier de charges du ministre de l'Energie, qui connaît bien la maison Sonatrach, est de relancer le développement du gaz de schiste, en Algérie, le choix de Mazouzi s'explique par le fait que le nouveau patron de la compagnie des hydrocarbures est décrit comme maîtrisant, parfaitement, ce dossier. Des changements sont, également, annoncés du côté de Sonelgaz ou encore de Naftal. L'autre entreprise nationale ciblée par cette décision est la compagnie aérienne Air Algérie' qui n'en finissait plus de comptabiliser les couacs liés à une gestion interne décriée. Ainsi, Mohamed Salah Boultif, en poste à la tête de la compagnie, depuis le 19 juin 2011, est donné partant, remplacé par le directeur général des Douanes, Mohamed Abdou Bouderbala, auquel a succédé Bentahar Kadour, qui occupait, jusque-là, la fonction de directeur de la Réglementation, à la direction générale des Douanes. Avec le départ de Ghoul et les nombreux problèmes que connaît Air Algérie', depuis des années, il était, grand temps, de donner du sang frais à la compagnie aérienne, devenue une véritable risée nationale et internationale. Aux retards dans les vols aux annulations, en passant par les incidents techniques et les grèves jusqu'au dernier camouflet infligé à l'Algérie avec la saisie d'un avion d'Air Algérie, à l'aéroport de Bruxelles, à cause d'un litige contractuel avec la Société néerlandaise «K'AIR BV», le bilan de l'ex P-dg ne plaidait, guère, pour son maintien. La gestion de Boultif avait déjà été, violemment, critiquée par son prédécesseur qui avait affirmait qu'il mériterait d'être attaqué en justice pour la gestion globale chaotique dont il fait preuve sur plusieurs dossiers, y compris sur le crash du vol AH5017. Avec l'arrivée de Abderahmane Benkhelfa, ancien délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), à la tête du ministère des Finances, un vaste mouvement était attendu au sommet des banques publiques. Ainsi Karim Mohamed est nommé à la tête de la BDL alors que Rachid Metref, un cadre du CPA remplace Djamel Bessa à la CNEP.