Au fur et à mesure que le ramadhan approche, les prix des produits de première nécessité prennent de la hauteur. Ce n'est pas encore la grande flambée générale, mais, au niveau du secteur des fruits et légumes et des viandes, les prémices de celle-ci commencent à apparaître. Et le ton vient d'être donné par le poulet dont le prix a sauté brusquement de 300 à 340 dinars le kilo. Ce qui a fait tiquer les ménagères qui, toutefois, n'ont pas été surprises par cette augmentation. Rencontrées hier au niveau des deux marchés de la ville, le marché Boumezzou et des Frères Bettou (Ferrando) qui, comme chacun le sait, servent toujours de «baromètres» à la mercuriale des prix, quelques-unes de ces ménagères nous ont avoué, avec un certain fatalisme, qu'elles sont maintenant largement instruites par cette tradition instaurée par les commerçants qui mettent à profit ce mois de piété et de pardon pour s'enrichir sans vergogne. « Cela ne nous étonne guère, nous ont-elles dit, et nous attendons avec curiosité la dernière semaine d'avant le Ramadhan, pour voir à quel niveau seront les prix que nous voyons aujourd'hui». Pour le moment, à part le poulet, la montée des prix s'est faite timidement, dans la proportion de 10 %, comme nous l'ont expliqué les marchands de légumes du marché Boumezzou. Mais ils nous ont étonnés en les entendant justifier cette augmentation par «le manque de travailleurs dans les champs et les jardins», plutôt que par la proximité du Ramadhan. Sur les étals, nous avons constaté tout d'abord l'absence totale de l'oignon sec. « Il est proposé à 135 dinars au prix de gros et nous nous sommes abstenus de le prendre pour le vendre à 150 dinars. Et la marge de bénéfice ne serait pas intéressante », nous dira un marchand en nous proposant des bottes d'oignon pesant 1,5 kg à 70 dinars l'unité. Aussi, les haricots verts sont descendus de 250 à 180 dinars le kilo, mais ils restent tout de même assez chers aux yeux des clients. Sur ce registre, le prix de la pomme de terre a surpris agréablement plus d'une ménagère en voyant que cette «viande du pauvre» est assez bon marché et se vend à 70 dinars. « Mais attendez le mois de Ramadhan et vous verrez à combien elle va se vendre», leur dira le marchand, en faisant allusion à la tendance qu'ont les jeûneurs de consommer abondamment du Bourek'' pendant le carême. Pour les fruits de saison, l'orange locale est partie et a laissé la place à l'orange importée qui est vendue à 240 dinars le kilo. Mais c'est la cerise qui occupe le haut du pavé avec 450 dinars, suivie de la banane à 200, ainsi que la pêche qui vient de rejoindre les étals, pour se vendre à 200 dinars le kilo. Au rayon des viandes, la situation n'a pas changé et le kilo de viande de boeuf est cédé au même prix de 850 dinars qu'il y a un an. De même que celui du mouton qui reste toujours plafonné à 1300 dinars. Et enfin, la sardine se vend, selon sa grosseur, entre 450 et 500 dinars le kilo. Il y a quelques mois, le prix du kilo de ce fruit de mer a surfé sur de hautes vagues atteignant jusqu'à 600 dinars le kilo.