Dans le cadre de la mise en place d'un fichier relatif au vieux bâti, la dernière opération de recensement initiée par les services de la commune d'Oran a travers le secteur urbain El Emir (Ex-Plateaux), a révélé l'existance d'une cinquantaine d'immeubles menaçant ruine et classés dans la catégorie rouge. Une catégorie qui signifie une évacuation des lieux. Selon des sources proches de la commission de l'urbanisme, dans ce même secteur, plus de 50 immeubles menaçant ruine ont déjà été vidés de leurs occupants suite aux dernières opérations de relogement. L'opération de recensement a permis aussi de constater que dans la majeure partie des quartiers du centre ville il existe des immeubles qui peuvent s'effondrer à tout moment. C'est le cas à Miramar, St Pierre, Cavignac, la rue de Mostaganem, plateaux etc Des immeubles qui constituent une réelle menace pour leurs habitants. Infiltrations des eaux pluviales, murs lézardés, terrasses fissurées, escaliers dans un état lamentable, telles sont les caractéristiques de ces immeubles, dont une partie appartient à l'office de la promotion et de la gestion immobilière et une partie à des particuliers. En effet, à chaque décrue ou intempérie, la comptabilité macabre des effondrements s'allonge inexorablement. Le vieux bâti à Oran est un vrai fardeau, qui ne cesse au fil des ans de tourmenter le citoyen. Le problème du vieux bâti à Oran a de «beaux jours» devant lui, surtout lorsqu'on sait que quelque 55 000 habitations individuelles et 2000 immeubles classés «rouge» menacent ruine dans les anciens quartiers de la ville. Réhabilitation des immeubles, relogement des familles sinistrées, évacuation et démolition des immeubles menaçant ruine, éradication des constructions illicites font partie des différentes actions visant à résoudre le problème du logement à Oran. Dans cette wilaya, qui compte plus d'un million et demi d'habitants, plus de 200 effondrements et 150 risques d'effondrement sont enregistrés annuellement. Des milliers de demandes de logement attendent depuis une vingtaine d'années. Les opérations menées par les autorités locales sont nombreuses. Les vieux immeubles sont éparpillés sur tous les anciens quartiers de la ville. Plusieurs mesures ont été entreprises par les services concernés pour faire face à ces drames à répétition. De son côté, l'OPGi a lancé des travaux de réhabilitation de 600 immeubles scindés en plusieurs tranches. Le nombre prévisionnel de logements devant être expertisés au niveau des communes d'Oran, d'Arzew et de Mers El Kebir, dans le cadre du vieux bâti, est estimé à près de 54 000 unités dont 24 000 ont été diagnostiqués. Rappelons que 66 immeubles évacués suite aux opérations de relogement ont été démolis. Ces immeubles sont répartis sur les quartiers de Sidi El Houari, Derb et El Mokrani, entre autres. Il s'agit des immeubles évacués et qui n'ont pas de murs en commun avec d'autres constructions. Pour les autres constructions ancrées dans des îlots de maisons, leur démolition représenterait un autre problème non moins complexe. Pour ces cas, il a été préconisé la démolition des escaliers et le bétonnage des entrées et des fenêtres. Près de 800 immeubles entrent dans cette catégorie. Notons que l'opération de démolition de tous les immeubles dont les familles ont été relogées se poursuit toujours. Ces anciennes bâtisses sont situées dans sept secteurs urbains que compte la commune d'Oran, dont Sidi El Houari, El Badr, Sidi El Bachir, Es-Seddikia, Makkari, El Mokrani et El Emir.