17 personnes dont des responsables de banques privées et publiques et un cadre de l'ANDI ont été présentées avant-hier devant le pôle judiciaire spécialisé relevant de la Cour d'Oran dans le cadre d'une affaire de transfert de 26 millions d'euros et 5 millions de dollars US vers l'étranger, apprend-on de sources concordantes. L'enquête qui a démarré il y a plus d'une année, après des filatures et recueil d'informations, a permis aux enquêteurs de la Gendarmerie nationale de procéder à l'arrestation de deux transitaires, un cadre de l'ANDI et de quatre responsables de banques à savoir la BDL, la BEA, Arab Gulf Bank et la Société Générale, pour « violation des lois et législations d'importation, transfert de devises vers l'étranger, évasion fiscale, fausse déclaration douanière, dilapidation de deniers publics et complicité ». C'est un véritable coup de filet qui a été opéré par les gendarmes qui ont mis en échec un plan visant à transférer 124 millions d'euros vers l'étranger. Le transfert devait se faire à travers de fausses opérations d'importation. L'enquête a révélé que les gérants d'entreprises d'import-export impliqués dans cette affaire ont bénéficié de facilitations financières de la part de quatre responsables d'agences bancaires publiques et privées, notamment la surfacturation de matériel contrefait importé d'Espagne. Les enquêteurs ont aussi constaté que ces importations n'étaient pas conformes à la nature des activités des sociétés au statut de responsabilité limitée (EURL), ainsi qu'un gonflement des factures. A travers ces opérations illicites, ces importateurs ont réussi à rassembler une somme de 26 millions d'euro et 5 millions de dollars. Le plan qui a été avorté visait en fait un transfert de 124 millions d'euros. L'enquête s'est étendue au port d'Oran où les gendarmes ont fouillé les 50 containers concernés par l'affaire et ont découvert que la valeur des marchandises est beaucoup inférieure par rapport aux déclarations. Dix autres containers ont été saisis dans divers endroits de déchargement à savoir des entrepôts situés dans plusieurs quartiers de la ville. Au total ce sont 60 containers de machines et autre matériel contrefait qui ont été saisis par les gendarmes. Deux (02) importateurs ont été écroués, tandis que 5 autres et l'agent de transit ont été placés sous contrôle judiciaire. Le restant des mis en cause ont bénéficié de la liberté provisoire. Selon la même source, l'enquête se poursuit, notamment pour la recherche d'autres acolytes, dont certains sont à l'étranger et des procédures ont été lancées en coordination avec l'organisation internationale de la police criminelle (Interpol).