La Suisse a décidé d'octroyer une enveloppe financière de 500.000 euros pour aider les migrants nigériens rapatriés vers leur pays d'origine par l'Algérie. Cette « aide financière » qui concerne quelque 2230 migrants de la région de Zinder (Niger), consiste à accueillir et assister ces personnes à travers des mesures de «réintégration socioéconomique et d'appui psychosocial», « la stabilisation des communautés dans les villages à fort potentiel migratoire ver l'Algérie par la mise en œuvre d'activités génératrices de revenus » et enfin « l'amélioration de la cohésion sociale par la mise en place de soutien aux activités communautaires et par des activités d'appui psychosocial ». En plus clair, la Suisse contribue en collaboration avec le gouvernement du Niger à aider ces migrants clandestins qui ont séjourné en Algérie à créer de petits projets afin de gagner leur vie dans leur propre pays pour éviter de se déplacer clandestinement vers notre pays puis vers l'Europe. L'ambassadrice de Suisse à Alger, Muriel Berset Kohen, a affirmé hier que le défi de la lutte contre l'immigration clandestine doit être commun entre Européens et Africains. L'ambassadrice, qui s'exprimait à l'occasion d'une conférence de presse organisée à l'ambassade helvétique à Alger, soutient que les actions doivent être désormais « concertées » pour faire face au phénomène de la migration clandestine qui a généré, faut-il le préciser, un autre phénomène, celui du trafic d'être humains. Les Européens découvrent ainsi, même tardivement, l'ampleur de la misère de certains pays de la rive sud où des milliers d'habitants mettent quotidiennement leurs vies en péril à travers des voyages qui finissent très souvent en plein désert ou au milieu de la Méditerranée. Les plus chanceux sont souvent sauvés in extremis par les garde-côtes italiens notamment, pour être hébergés dans des camps de transit. C'est semble-t-il ceux-là qui posent problème aux Européens qui ont décidé, à l'instar de la Suisse, de financer un certain nombre de projets économiques pour aider les candidats à l'immigration clandestine à rester chez eux. Enfin, pour ce qui est de notre pays, il faut noter qu'entre décembre 2014 et le 8 juin 2015, 3627 Nigériens ont été rapatriés depuis l'Algérie, suite à un accord convenu entre les gouvernements algérien et nigérien. Parmi ces migrants, qui ont fui la misère dans leur pays, 2230 sont originaires de Zinder (Niger), dont 61% d'hommes, 22%% de femmes et 367 enfants. Ces migrants ont été hébergés, restaurés, assistés médicalement, enregistrés et profilés dans les centres de transit d'Arlit et d'Agadez (Algérie) avant d'être transportés jusqu'à leur village d'origine par les autorités algériennes en coordination avec les autorités du Niger.