Cette année, la mercuriale n'a pas pris son envol à la plus grande satisfaction de la ménagère. En effet, excepté une «légère fièvre», constatée dans les marchés les deux premiers jours du mois sacré, les prix des fruits et légumes sont restés abordables pour le commun des chalands. Jeudi, au marché couvert de la ville, véritable baromètre sur la place de Tiaret, les fruits et légumes, disponibles en quantités suffisantes, restaient à la portée des bourses moyennes. En effet, contrairement aux années précédentes, l'offre a dépassé la demande pour plusieurs denrées alimentaires, à l'exemple de la pomme de terre cédée à 40 dinars le kilo. La carotte, la tomate, le navet ou l'oignon ne dépassaient guère la barre des 50 DA. Même les haricots verts, très prisés par les jeûneurs, sont restés largement à la portée du couffin de la ménagère, puisque cédés dans une fourchette de 70 à 90 dinars le kilogramme. De nombreux citoyens, rencontrés jeudi aux abords du marché couvert, ne cachent pas leur satisfaction de voir les marchés suffisamment approvisionnés. Les contrôleurs des prix, qui sillonnent quotidiennement les marchés, ne sont pas étrangers à cette «accalmie» sur le front des prix, estime Djillali, un père de famille retraité. Au marché de proximité de Sonatiba, des producteurs de la région sont venus jusqu'en ville pour vendre par eux-mêmes leurs produits frais, sentant bon la terre et à des prix défiant toute concurrence. Au rayon des viandes rouges et blanches, il faut dire qu'il n'y pas le feu sur les étalages des bouchers, puisque le poulet ou la dinde étaient cédés à des prix oscillant entre 280 et 310 dinars. La viande bovine est proposée à 900 dinars, alors que l'agneau continue à narguer le chaland, du haut de ses 1.200 dinars le kilo. Même le lait en sachet, habituellement soumis à une forte demande, est disponible en quantités suffisantes cette année. Même les dattes, comme Deglet Nour, en véritable seigneur de la table du jeûneur, sont proposées à des prix raisonnables, jusqu'à 480 DA le kilo. Cette année, la stabilité des prix est la conséquence d'une large disponibilité des produits agricoles de saison, nous explique un commerçant au marché de Volani. L'ouverture par les pouvoirs publics d'un marché à la cité Sonatiba, au sud de la ville, proposant des produits et denrées locaux à des prix compétitifs a également contribué à cette stabilité. A noter, enfin, ce louable geste de commerçants et bienfaiteurs anonymes, qui ont décidé de financer l'ouverture de restos de la rahma et l'achat de colis alimentaires, pour venir en aide aux nécessiteux et autres familles dans le besoin.