A la suite du mouvement de protestation observé dernièrement devant le siège de la wilaya par les souscripteurs de l'AADL, qui demandent à ce que les projets de construction de logements soient lancés dans les plus brefs délais, cette dernière a fait savoir que le retard accusé dans le lancement desdits travaux est «indépendant de sa volonté» et «l'impute au manque de terrains pour mener à terme les projets». L'AADL précise que des démarches sont entreprises pour exproprier les terres agricoles appartenant aux EAC ou EAI qui devront servir d'assiettes à la construction de logements. Toutefois, notent les responsables de l'AADL, cette procédure exige un minimum de temps de par sa complexité pour aboutir. L'AADL a fait savoir qu'un chantier de 4.200 logements répartis sur les 13 daïrate de la wilaya sera lancé incessamment. En cette occasion, l'AADL invite les entreprises du bâtiment de s'approcher de ses services pour y retirer les cahiers des charges. Concernant la répartition de ces logements à travers la wilaya, le chef-lieu de wilaya a bénéficié d'un quota de 1.000 logements, 400 au niveau de la daïra de Boukadir, 200 à Aïn-Mérane, 400 à Ténès et enfin 200 à Oued-Fodda. L'AADL a indiqué que jusqu'à ce jour, 8.000 dossiers ont été retenus et acceptés, dans un premier temps, sur un programme AADL de la wilaya de Chlef qui s'élève à 16.000 logements. Par ailleurs, selon nos informations, il y aurait 11.000 citoyens à avoir souscrit aux programmes «AADL 1 et AADL 2» pour l'acquisition d'un logement selon la formule location-vente. Mais depuis plusieurs mois, voire des années, ils ne voient rien venir malgré qu'ils aient procédé au premier versement pour les 8.000 premiers souscripteurs. Les représentants des souscripteurs s'insurgent contre le retard constaté dans le lancement des travaux tout en soulignant qu'il est impératif de lancer simultanément l'ensemble des projets qui avoisinent les 11.000 logements. Apparemment, entre les souscripteurs qui attendent la livraison de leur logement et une AADL qui semble être dépassée par les évènements, car aucun chantier n'a démarré à ce jour, le pessimisme est de rigueur et l'échec d'AADL dans la wilaya de Chlef, pourrons-nous dire, est établi. Car avec cette cadence, les souscripteurs auront à patienter une autre décennie ou peut-être plus pour certains pour pouvoir réaliser leur rêve, c'est-à-dire «posséder son propre logement». Certains souscripteurs que nous avons rencontrés se disent «marginalisés» par rapport à leurs concitoyens d'autres wilayas, à l'image de ceux d'Alger qui recevront les clés de leurs appartements au plus tard le premier trimestre de l'année prochaine, alors qu'au niveau de la wilaya de Chlef, on vit des promesses sachant que le problème du foncier représente un véritable obstacle pour la réalisation de ces 11.000 logements AADL. Un autre souscripteur, excédé par cette situation confuse actuellement, réclame des réponses précises à leurs préoccupations : «Sommes-nous concernés par le versement de la deuxième tranche après le mois de Ramadhan ou, au pire des cas, à la fin de l'année ou non ? Dans le cas contraire, qu'on nous le dise franchement et qu'on avoue que certaines wilayas ne sont pas concernées par ces programmes» et de faire remarquer que «le ministre de l'Habitat avait déclaré dernièrement que pour payer la deuxième tranche, il faut que les travaux aient atteint les 70%. Est-ce à dire que nous ne sommes pas concernés ?», nous disent des représentants désespérés et de conclure : «Nous poursuivrons notre mouvement de protestation et continuerons de réclamer notre droit jusqu'à ce qu'on ait obtenu gain de cause même si cela nous prendra des années, quitte à passer le flambeau à nos enfants pour qu'un jour, ils pourront enfin habiter dans leur propre logement».