«Le ministère des Moudjahidine ne retient aucune archive. Les archives sont la propriété de tous les Algériens», a-t-il dit. Et d'insister : «Nous n'avons rien à cacher car toutes les archives disponibles portent sur l'histoire commune des Algériens et sont ainsi leur propriété. Les chercheurs, les historiens et les étudiants peuvent se rendre, à tout moment, au Musée national du Moudjahid et au Centre national de recherches sur le Mouvement national et la Révolution du 1er novembre 1954, pour effectuer leurs recherches et s'enquérir des documents et des objets disponibles au niveau de ces deux institutions spécialisées.» Pour ce qui est des archives encore retenues par la partie française, leur restitution s'avère difficile, voire impossible, du moins dans l'immédiat parce qu'elles mettent en cause justement la France. «La France refuse de remettre ce qui reste des archives à l'Algérie ou s'attarde à le faire. Elle ne remettra jamais ces archives qui risquent de lui faire tort», a-t-il indiqué. Pour Tayeb Zitouni, «la France n'acceptera jamais de s'avouer vaincue dans sa guerre contre l'Algérie». Pourtant, «elle doit admettre que l'Algérie est indépendante et que les Algériens n'oublieront jamais les affres du colonialisme». Le ministre des Moudjahidine considère toutefois que pour les excuses et la reconnaissance des crimes par la France, réclamée par plusieurs parties, c'est juste une question de temps : «Tôt ou tard la France devra reconnaître les crimes de guerre et contre l'humanité qu'elle a commis en Algérie pendant 132 ans.» Par ailleurs, a assuré le ministre, le département des Moudjahidine n'intervient jamais dans le classement des archives ni d'ailleurs dans l'écriture de l'histoire, laissée aux historiens, aux chercheurs et autres spécialistes dans le domaine. La mission du ministère, insiste son premier représentant, est essentiellement de ramasser les données et les témoignages sur cette histoire. C'est sa mission première et dernière, affirme le ministre. Parlant de ces témoignages, le même représentant du gouvernement et dans le même entretien à l'APS, a indiqué que «les témoignages de moudjahidine et moudjahidate enregistrés sur les affres du colonialisme totalisaient jusqu'a présent 4 000 heures». À l'occasion, il a lancé un appel aux moudjahidine qui peuvent apporter de nouveaux témoignages à le faire rapidement pour donner un plus au travail effectué jusque-là. Tayeb Zitouni estime que «le rythme d'écriture de l'histoire n'est pas tout à fait satisfaisant». Il a affirmé alors son souhait de voir davantage de parties et de chercheurs s'y impliquer. K. M. Reconnaissance de la qualité de membre de l'ALN ou de FLN : «la question clôturée en 2002» Aucune chance pour ceux qui espèrent une réponse favorable du ministère des Moudjahidine à leurs demandes de reconnaissance de la qualité de membre de l'Armée de libération nationale (ALN) et du Front de libération nationale (FLN), déposées récemment. «La question a été clôturée en 2002 sur décision de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), et nous ne pouvons rouvrir ce dossier aujourd'hui, 53 ans après l'indépendance», a affirmé à l'APS le ministre des Moudjahidines, Tayeb Zitouni. K. M.