De nos jours, l'apparence extérieure est très importante. D'ailleurs, dans certaines offres d'emploi, il est bien indiqué : «bonne présentation exigée». Est-ce une compétence requise pour le poste ? Prendre soin de soi est une marque de respect vis-à-vis des autres d'abord et ensuite vis-à-vis de soi-même. Les critères d'une bonne allure sont dictés en majorité par la télévision. Par les artistes et plutôt ceux de l'étranger. En fait, la mondialisation de la mode est présente chez nous et de plus en plus ces dernières années. Il n'y a pas de différence entre les vêtements portés par les jeunes de chez nous et ceux de là-bas. Les accessoires comme les chapeaux, les bijoux, les sacs, les montres sont identiques à ce qu'on peut trouver ailleurs loin de notre bled. Ce mimétisme est angoissant. Notre identité se perd dans un tourbillon de masse. L'avantage de s'habiller pareil permet de se dissimuler dans la foule, devenir en vérité transparent, ne pas déranger le regard de l'autre croisé dans la rue. N'oublions pas que cette exigence ne peut être appliquée par tous. C'est pour cela que bon nombre d'entre nous optent pour la djellaba qui «isthar» les hommes et le khimar qui cache les imperfections de la coiffure chez la femme. Qu'attendons-nous pour briser ce dictat de la beauté qui défavorise d'emblée les personnes de valeur et valorise les autres sans grande valeur ? Combien de jeunes filles trouve-t-on dans les postes d'assistantes et autres fonctions d'apparat - belles et bien apprêtées ? Beaucoup trop et le plafond de verre instauré pour le reste des candidats est une chape de béton qui les empêche d'avancer. On aurait envie de dire à tous ces jeunes parqués sur le côté : venez comme vous êtes.