Sans surprise, le marché des fruits et légumes post-ramadan est resté stable. La flambée des prix qui était attendue avec, notamment, l'explosion des fêtes de noces ne s'est pas produite. «Apparemment tout le monde a renvoyé ses noces pour le début de l'automne afin de pouvoir profiter d'abord des plaisirs de la mer. Donc, question flambée des prix il faut voir du côté des villes du littoral qui sont envahies par les estivants», nous a expliqué, hier matin, un vieux marchand de légumes du marché Boumezzou en nous montrant des allées clairsemées. «D'habitude, à cette heure de la journée, a-t-il poursuivi, on ne trouve pas où mettre le pied à cause de la grande affluence». Selon lui, la loi du marché joue pleinement : si la demande est faible pendant que le niveau de l'offre reste le même, les prix n'augmentent pas. Notre interlocuteur nous donnera rendez-vous pour le mois de septembre. La randonnée que nous avons effectuée à travers les étals de ce marché et ceux du marché des Frères Bettou n'a fait que nous conforter sur cette vérité. Généralement, la pomme de terre sert d'indicateur pour évaluer l'incidence des prix des fruits et légumes sur les bourses modestes et on peut dire à cet égard qu'à l'heure actuelle ce tubercule comestible se montre plutôt «sage» et abordable et se vend à 50 dinars le kilo. La tomate et l'oignon, à 60 dinars, gardent la même position. En matière de prix, c'est le haricot vert et son frère le haricot blanc qui ont plutôt dégringolé pour se voir proposer le premier à 120 dinars et le second à 160 dinars. Pour une fois, le poivron et le poivron doux se sont trouvés à bon marché au prix de 80 dinars le kilo. Quant à la courgette, elle a grimpé de quelques crans pour atteindre les 100 dinars le kilo et le citron, lui, est redescendu à 450 dinars (il se vendait à 800 dinars le kilo il y a quelques semaines). Les prix des fruits de saison, eux, sont plutôt réglés par les caprices de la météo. Durant ces journées de canicule qui n'en finissent pas, c'est le melon «Cantalou» qui ne cesse de perdre du terrain puisqu'il est proposé à 45 dinars le kilo au marché Boumezzou. A son arrivée des hangars frigorifiques, la pèche locale, de premier choix, est offerte d'abord à 150 dinars le kilo, puis au fur et à mesure qu'elle reste empilée dans les cageots et exposée à la chaleur ambiante, son prix est revu à la baisse pour se fixer entre 80 et 100 dinars. Mais en ce moment, c'est le raisin de couleur violette qui tient la vedette. Son prix suit la grosseur des baies réunies en grappe en variant entre 60 et 150 dinars le kilo. Dans cette ambiance de «clémence» des prix, des ménagères ont trouvé pourtant que le prix du poulet à 250 et 290 dinars le kilo, suivant la qualité et le volume, est plutôt élevé et tranche nettement avec cette tendance générale à la modération. A remarquer que la sardine a brillé cette semaine par son absence et a laissé la place au merlan qui dicte sa loi avec 1400 dinars le kilo. Du côté des viandes rouges, rien n'a changé. Le kilo de la viande de mouton est toujours proposé à 1400 dinars le kilo et celle du bœuf entre 800 et 850 dinars.