Contrairement à ce qu'on avait auguré, la 11ème édition du Festival culturel international de danse populaire de Sidi Bel Abbès a tenu toutes ses promesses. Durant presque une semaine, le théâtre de verdure Saïm Lakhdar et la place du 1er Novembre ont vibré aux rythmes et aux chants folkloriques de 16 ballets de danse venus de quatre continents. En plus d'une trentaine d'associations culturelles nationales, 16 pays étrangers étaient représentés par des chorégraphies qui traduisaient des traditions et des folklores de différentes régions du monde. La capitale de la Mekerra a été donc du 08 au 13 août, une capitale du monde des fans de l'expression corporelle et l'art des ballets. Pour la première fois dans les annales du festival, on enregistre la participation des USA, de la Chine populaire, de la Lituanie et de la Bosnie. La participation de ces quatre pays a donné du ton au festival, notamment le ballet de la Chine qui a donné un spectacle haut de gamme que les habitués du festival ne sont pas près d'oublier. Il convient de signaler que l'objectif artistique a été atteint au même titre que le volet organisationnel. La jeune commissaire du festival, Sabrina Natouri, a été par sa sagesse, sa sobriété et sa parfaite compétence dans le monde de la danse à la hauteur de la confiance que le ministère de la Culture a placée en elle. Si le festival a beaucoup gagné en maturité durant les 10 dernières années grâce à la volonté inébranlable de Mme Hankour, la jeune commissaire qui lui a succédé pour cette 11ème édition a rassuré quant à l'avenir florissant du festival. La parade, les ateliers, l'animation au lac Sidi Mohamed Benali, les soirées de la place du 1er Novembre et du théâtre de verdure et bien d'autres activités ont été les haltes bien étudiées dans un programme qui a été finalement appliqué sans faille majeure. La soirée de clôture a constitué la cerise sur le gâteau du fait qu'elle a été dans sa grande partie dédiée au monde arabe qui souffre des affres de la guerre et de la violence. Les folklores de la Palestine, la Syrie et le Liban ont bouclé la boucle avec des messages forts en teneur sur la paix, l'amour et la fraternité. Le langage de la poésie, du chant et des chorégraphies a remplacé celui des conflits politiques et ethniques. Les Bosniaques ont été initiés au rythme de la percussion de la Côte d'ivoire, une danseuse serbe a parlé couramment l'arabe classique, une autre de l'Europe de l'Est a merveilleusement chanté le tube « Aïcha » du King Khaled, les Chinois ont dansé l'hymne de la paix en arabe et bien d'autres moments forts ont réjoui les familles nombreuses qui ont défié la canicule pour se ressourcer par la splendeur et la magie des danses traditionnelles. Il convient, par ailleurs, de signaler que tous les moyens humains et matériels ont été mobilisés pour réussir ce rendez-vous international. Les services de sécurité qui ont encadré le festival ont été, il faut le dire, à la hauteur d'un professionnalisme car aucun incident aussi mineur qu'il soit n'a été enregistré durant toute la période du festival. Une preuve que tous les acteurs qui ont accompagné cette grandiose manifestation culturelle ont beaucoup gagné en maturité. Le rideau et tombé dans la soirée du jeudi dernier sur la 11ème édition du festival , vivement la 12ème.