Mohamed Mokri, le pré sident de l'association des diabétiques de Boumerdès (ADWB), vient d'exprimer lors d'un point de presse son rejet catégorique de la décision de limitation des bandelettes d'autosurveillance glycémique à une seule boîte par trimestre pour les diabétiques de type 2 stabilisés et traités par voie orale. Le président qui a représenté pour la circonstance 12 wilayas, a parlé de « hogra » à l'égard de cette catégorie de malades. « Une seule boîte de 50 bandelettes d'autosurveillance glycémique pour 90 jours est insuffisante pour les diabétiques de type 2, en raison des risques de complications auxquels les patients sont sujets même si le taux de glycémie dans le sang est relativement stable, c'est la vie du malade qui est en jeu », dira d'emblée M. Mokri, et d'ajouter « nous n'avons pas été associés à cette décision, plus administrative' que médicale car c'est au médecin de décider de limiter ou non les bandelettes ». La décision qui ne concerne que les diabétiques de type 2 stabilisés et traités par voie orale, risque selon l'orateur de s'étendre plus tard au type 1. Pour rappel, la décision de limitation des bandelettes d'autosurveillance glycémique, prise par la CNAS, placardée au niveau des officines pharmaceutiques, devait entrer en vigueur avant le mois sacré, mais a été reportée à cette semaine, malgré le tollé soulevé par les malades et les associations qui représentent 4 millions de personnes atteintes de diabète en Algérie (7000 à Boumerdès). 25% sont des personnes atteintes du diabète de type 1 insulinodépendants, entre 400 000 à 500 000 diabétiques sont sous un traitement associé et le reste sont des diabétiques de type 2, les plus exposés aux complications. Deux témoignages sont venus renforcer la peur des malades de type 2'. Pour M. Rahil Omar, « j'utilise entre 2 à 4 bandelettes par jour pour mesurer mon taux de glycémie, soit 180 à 270 bandelettes par trimestre». Pour M. Tariket, 66 ans, « une boîte de bandelettes coûte 1800 DA. Quel est le malade qui peut acquérir deux à trois boîtes durant 90 jours, c'est inadmissible, c'est une décision irréfléchie », conclut-il. Le président de l'ADWB lancera à la fin qu'on ne peut faire de l'austérité au détriment du malade, et une réplique nationale est attendue dans les jours à venir par l'ensemble des associations en attendant la tenue du 2e congrès prévu à Boumerdès.