Les experts organiques qui conseillent le gouvernement sur ce qu'il doit entreprendre pour faire face à la crise économique et financière à laquelle le pays est confronté des suites de la dégringolade des cours du pétrole savent sans nul doute qu'il va lui falloir se résoudre à prendre des mesures et dispositions autrement plus drastiques en terme d'austérité que celles qu'il a édictées en cultivant l'espoir qu'un retournement de tendance sur les marchés pétroliers survienne à une moyenne échéance lui permettant de faire l'économie d'une telle politique dont l'impopularité lui vaudrait d'avoir à se retrouver confronté à un mécontentement populaire et une contestation sociale dont il mesure qu'ils auront l'ampleur susceptible de balayer le système en place et le pouvoir qui en est l'émanation. Ils savent également que plus il retarde à prendre ce genre de mesures et dispositions moins l'Algérie a de chance de s'en tirer au moindre coût de la crise. La reculade des autorités à prendre des mesures anticrise adaptées à la gravité de la situation n'est pas l'indice qu'elles en m'estiment l'ampleur des conséquence à venir pour le pays, mais l'aveu qu'elles savent que seul un pouvoir bénéficiant d'un consensus national et de la confiance populaire est en mesure de faire avaler à la population la potion amère d'une politique d'austérité forcément douloureuse au plan social. Ce consensus national, le pouvoir n'en a pas voulu tant qu'il a disposé de la manne financière qui lui a permis de s'acheter la paix sociale sans se préoccuper de ce qu'avait d'imprévoyance et pour tout dire de catastrophique au final sa gouvernance du pays. L'Algérie est à un moment de son histoire dont seul un consensus national sur ses problématiques économique et politique lui permettrait d'en gérer la situation. Mais s'il ressent désormais la nécessité irréfragable d'un consensus national à bâtir, le pouvoir conserve néanmoins l'illusion qu'il peut le faire à ses seules conditions et pour le calcul qui est le sien à savoir qu'il entérine sa pérennité aux commandes du pays. C'est fort de cette illusion qu'il a opposé des fins de non-recevoir à toutes les initiatives nées en dehors de lui ayant visé à instaurer un dialogue national à finalité de construire le consensus national. Impopulaire, isolé dans l'opinion, il sera seul quand soufflera la tempête que fait présager l'aggravation de la crise qui frappe le pays. Il sera alors trop tard pour lui d'espérer bâtir ce consensus national dont il a refusé l'idée parce qu'étant venue d'acteurs politiques et sociaux ayant le « tort » d'être critiques et pourfendeurs de ses politiques et de sa gouvernance du pays. Le seul consensus national qui émergera à ce moment-là sera celui qui se fera sur l'impérieuse et irrévocable exigence de son départ.