Le phénomène du squat des trottoirs par des commerçants informels fait partie du décor des villes, mais le comble de la pagaille c'est lorsque des commerçants dits «réguliers» se mettent de la partie en s'appropriant de larges surfaces situées à l'extérieur de leurs locaux commerciaux. Hormis le centre-ville qui échappe à cette razzia des trottoirs, toutes les grandes communes sont devenues des lieux de commerce à ciel ouvert, notamment avec ces extensions illicites sur les trottoirs qui gênent énormément la circulation des piétons et donnent une mauvaise image des villes devenues un immense bazar. La nouvelle ville Ali Mendjeli et El Khroub subissent plus que tout autre endroit cette pression des commerces qui «débordent» dans la rue. Presque tous les commerçants squattent les trottoirs réservés aux piétons et aux habitants qui traversent ces espaces pour rejoindre leurs domiciles, et personne ne trouve à redire à cette situation. A Ali Mendjeli, selon un constat qui ne peut échapper à personne, on a passé le rubicon en «bétonnant» carrément les passages réservés aux piétons. Des habitants nous ont indiqué qu'«ils avaient adressé des réclamations aux autorités compétentes, au sujet des nuisances et autres désagréments provoqués par le squat des espaces publics, sans aucun écho positif». On déplore surtout le fait qu'«on n'a plus affaire, seulement, aux vendeurs informels mais aussi aux commerçants réguliers qui exposent leurs marchandises en dehors des locaux». «Certains parmi ces commerçants réguliers ont même trouvé l'apanage pour créer carrément une autre activité commerciale, illicitement, sur le trottoir situé en face de leur local», affirme-t-on. Citant à l'exemple la création de points de restauration (installation des mechouas et vente de brochettes) devant des commerces d'alimentation générale ! Même la gare routière Ouest (Boussouf) n'est pas épargnée par ce phénomène. Des commerçants installés au niveau de cette gare dénoncent l'anarchie provoquée à l'intérieur de la gare par des commerçants réguliers qui squattent les espaces devant leurs locaux, sans se soucier des embûches et des obstacles mis ainsi devant la circulation des voyageurs à l'intérieur de cette gare. Là aussi, ces commerçants affirment qu'ils ont saisi les services de la municipalité au sujet de ces dépassements mais rien n'a été entrepris pour assainir les lieux. « Il faut en finir avec cette situation », a martelé un commerçant dont l'accès au local a été rétréci par ces marchandises entreposées au milieu du hall de la gare routière, ajoutant de la pagaille à une image déjà mal en point de l'endroit. La loi est claire, elle stipule que toute utilisation des trottoirs à des fins entravant la circulation piétonne est strictement interdite. Quant à son application, il faut attendre avant de passer à l'action une mobilisation de plusieurs services, ceux de la commune, les services de sécurité, la direction du commerce et un ordre du wali pour faire bouger les initiatives !