La crise induite pour l'Algérie par la baisse des prix du pétrole s'annonce durable et allant en s'aggravant du fait que sous le choc de la récession que connaît l'économie chinoise, c'est toutes celles du reste de la planète qui vont en être négativement impactées avec pour conséquence dramatique pour notre pays qu'il ne lui faudra pas escompter avant longtemps une remontée salvatrice des cours pétroliers. Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à scruter ce qui se passe sur les marchés pétroliers où il ne se passe désormais un jour sans que les cours pétroliers ne tombent plus bas que la veille. Bien qu'elles s'en défendent, les autorités du pays vont devoir revoir le plan de lutte anticrise qu'elles ont conçu sur des hypothèses quant à l'évolution de la crise pétrolière qui ont péché par excès d'optimisme en se refusant à imaginer le scénario catastrophe qui se réalise présentement sur les marchés pétroliers. Droites dans leurs bottes, elles persistent à prétendre que les mesures et dispositions qu'elles ont prises mettent l'Algérie à « l'abri ». Projections et chiffres à l'appui, les experts économiques non organiques démontrent que c'est seulement en puisant dans le fonds de régulation et les réserves de change que le pouvoir parvient à créer l'illusion que l'Algérie est « moins frontalement touchée par la crise économique que d'autres pays ». Démonstrations que l'opposition ne se fait pas faute de reprendre à son compte et sur lesquelles elle se base pour prédire que la situation vers laquelle l'Algérie se dirige s'annonce apocalyptique. La porte-parole du Parti des travailleurs Louiza Hanoun estime pour sa part que cette situation est déjà « explosive » et qu'elle donne à entrevoir des « signes palpables annonciateurs de soulèvement populaire et de révolution ». C'est à peu de chose près le même sombre diagnostic qu'a rendu Abderrazak Makri, le chef du MSP, qui envisage en plus que pour contenir ces « débordements » annoncés, le pouvoir recourra à une répression féroce et même à « créer des crises plus graves pour les besoins de diversion ». Toute l'opposition en fait n'entrevoit le proche avenir du pays que sous des couleurs noires et des développements dramatiques. Le citoyen lambda quant à lui qui fait déjà les frais de la crise qui se traduit dans son quotidien par une flambée des prix qui rogne singulièrement son pouvoir d'achat, il n'en estime pas moins que le plan anticrise auquel s'en tiennent les autorités ne sera d'aucune efficience, ce qui les contraindra à en suivre un autre autrement plus douloureux pour la population par ses prescriptions. Mais ce n'est pas parce que le citoyen lambda fait preuve de lucidité en reconnaissant que la situation à laquelle le pays est confronté exige plus qu'il n'est fait en terme de restriction et d'encadrement de la dépense publique, qu'il acceptera sans réagir une politique d'austérité dont tout annonce que ce sont les Algériens de sa condition qui en feront les frais les plus amers. Surtout si elle est à l'initiative d'un pouvoir et de gouvernants dont la responsabilité est irrécusable dans le désastre national qui se vérifie au quotidien avec la crise qui secoue le pays. Quelques opposants qui ont raison de présager une explosion sociale d'intensité jamais survenue en Algérie alertent cependant que si elle se produit elle emportera tout et pas seulement le pouvoir directement en cause. Ce n'est pas pour dramatiser encore plus une situation qui est déjà dramatique, mais parce qu'ils pressentent que la colère populaire ne bouillonne pas uniquement contre le pouvoir mais contre toute la classe politique nationale courants confondus.